Martinique : Le bilan de la filière canne-sucre-rhum 2020 indécis

Martinique : Le bilan de la filière canne-sucre-rhum 2020 indécis

©Pascal Xicluna / agriculture.gouv.fr

Réunis au Lamentin ce vendredi 2 octobre, les professionnels de la filière canne-sucre-rhum faisaient leur bilan annuel de production. La récolte de canne à sucre est en deçà des attentes, impactée par la réorganisation nécessaire au respect des consignes sanitaires et l’envahissement de parcelles par de mauvaises herbes. Le Rhum quant à lui atteint un pic de production, mais une baisse des vente locales.

206 000 tonnes de canne récoltées contre 280.000 attendues sur une base prévisionnelle, soit environ 26% de moins que les objectifs fixés pour la saison. Alors que les professionnels s’attendaient à une année potentiellement catastrophique, entre crise sanitaire et problématiques de mauvaises herbes récurrentes, ce sont au final des données plutôt encourageantes aux vues du contexte actuel. De l’avis des producteurs, la pandémie, si elle a nécessité des ajustements pour garantir une production en toute sécurité, n’a pas empêché le bon déroulement de la saison outre-mesure.

En revanche, certains exploitants pointent du doigt la présence de mauvaises herbes, comme Justin Séraline, président de Canne Union : « La matière première est menacée. Nous avons des moyens limités. Nous sommes ramenés à travailler manuellement et utiliser essentiellement une main d’œuvre étrangère sans aides particulières. Nous avons un surcoût de 1500 euros par hectare. Nous avons sensibilisé les autorités pour pouvoir replanter plus fréquemment » indique t-il au micro de nos confrères de RCI.

Concernant la production et vente de Rhum, c’est ici aussi un bilan en demi-teinte pour les professionnels du secteur. Avec 17 millions de litres de rhum produits, c’est un record de production qui n’avait pas été atteint par les distilleries depuis 20 ans. En revanche, la crise sanitaire semble avoir miné les ventes de l’alcool emblématique du territoire, notamment en raison de la chute du tourisme. 25% de baisse des ventes en local, le secteur s’oriente vers l’export à l’international pour combler les pertes, comme l’explique Charles Larcher, président de syndicat Coderum : « La démarche sur le marché national, c’est de développer au plus possible nos ventes avec un travail en proximité avec notre clientèle nationale. Sur le marché international, les marchés s’ouvrent à nouveau. Le marché italien, espagnol, américain, sont des marchés très importants pour nous, donc en fonction de la situation sanitaire, nous avons des résultats qui, nous pensons, vont s’améliorer dans les mois qui viennent ».

Par Damien Chaillot