Malgré les pertes, les armateurs de Polynésie continuent de ravitailler les archipels

Malgré les pertes, les armateurs de Polynésie continuent de ravitailler les archipels

Après une visite des docks du port autonome de Papeete la semaine dernière, le Haut-Commissaire, Dominique Sorain et le Président de la Polynésie française, Édouard Fritch, ont rendu visite aux armateurs de goélettes qui ravitaillent les îles de la Collectivité depuis Tahiti. Une mission essentielle à assumer malgré les pertes.

« Sur place, ils ont échangé avec les principaux armateurs des sociétés de navigation qui assurent le rôle essentiel de ravitaillement en fret des îles. En effet, l’arrivée des produits de premières nécessités est indispensable pour la vie quotidienne des habitants et au bon fonctionnement des services publics », fait savoir un communiqué du Haut-commissariat de la République en Polynésie.

Le Président polynésien et le représentant de l’État ont plus précisément visité les ponts de deux navires : le « Saint Xavier Maris-Stella IV » qui ravitaille l’archipel des Tuamotu, et le « Hawaikinui » qui s’occupe des Îles-sous-le-Vent (Huahine, Ra’iatea, Taha’a et Bora Bora). Les deux navires ont pris le large ce mardi soir avec produits alimentaires, boissons, gasoil, matériels de construction, véhicules et équipements agricoles, produits et matériels médicaux.

Contrôle sanitaire au départ et gestes barrières 

À cette occasion, Édouard Fritch et Dominique Sorain « ont pu constater les adaptations mises en œuvre pour assurer la bonne organisation du travail et la sécurité des membres de l’équipages et des salariés qui utilisent désormais systématiquement des équipements de protections (masque et gants), dans le respect des gestes barrières », assure encore le communiqué. « Au moment du débarquement du fret, une vigilance particulière est également de rigueur pour éviter tout contact physique entre l’équipage et les résidents des archipels, avec l’appui des brigades de gendarmerie et des polices municipales ».

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« Nous sommes beaucoup aidés par les mairies qui organisent les débarquements. Nous avons stoppé les expéditions des particuliers, pour des raisons de manutention, cela nous permet de tout mettre sur palettes », a expliqué la Directrice sécurité de la Société de navigation polynésienne (SNP), armateur du « Hawaikinui ». « Il y a un contrôle sanitaire par une infirmière avant le départ, elle a aussi informé les marins, un par un, sur les précautions et les gestes barrière. (…) Si jamais l’un d’entre eux tombait malade en mer, une cabine est dédiée à l’isolement, et le navire stopperait en mer en attendant les instructions des autorités », ajoute-t-elle au micro de Radio 1 Tahiti.

40 à 50% de perte d’activité

Mais comme toutes les entreprises ultramarines, les pertes liées à la crise sanitaire sont conséquentes. Le capitaine du « Saint Xavier Maris-Stella IV » explique avoir mis plusieurs marins en congés, et composé son équipage avec des marins travaillant habituellement sur le « Saint Xavier Maris-Stella III », resté à quai par manque de marchandises. Du côté de la SNP, son gérant Tutehau Martin déplore une perte d’activité de l’ordre de 40 à 50%, jusqu’à 80% pour les navires transportant aussi des passagers.

Pour faire face, les armateurs demandent notamment une baisse du prix du carburant, « le point le plus facile à mettre en œuvre », assure Tutehau Martin. « On sait que le baril de pétrole a largement chuté, donc ça ne demande pas d’efforts trop importants pour accéder à cette demande ». Les armateurs avaient déjà demandé cette baisse le 2 avril, et sont toujours dans l’attente d’une réponse. Une nouvelle rencontre avec le gouvernement est prévue la semaine prochaine, indique Radio 1 Tahiti.