Lors de son audition par la Délégation aux Outre-mer par l’Assemblée nationale ce jeudi 7 mai, la directrice générale d’Atout France Caroline Leboucher s’est exprimée sur les conséquences de la crise du Covid-19 sur le secteur du tourisme dans les Outre-mer.

Selon des calculs effectués par Atout France, la crise du Covid-19 dans le secteur du tourisme dans les DOM ( Guadeloupe, Martinique, Guyane et La Réunion) pourrait causer la perte de 12 000 emplois et de 2,3 milliards d’euros «pour une reprise dès cet été». «Cet impact peut aller jusqu’à 3,4 milliards d’euros et 18 000 emplois perdus si la reprise est effectuée à partir de l’automne» a indiqué Caroline Leboucher.

Un impact qui pourra plus ou moins selon les territoires en raison de la dépendance des destinations ultramarines avec le marché intérieur (Hexagone) et le marché extérieur (Etats-Unis, Japon, Chine). « A titre d’exemple, le marché hexagonal représente 25 % de la fréquentation en Polynésie contre 70% de la fréquentation en Martinique», a précisé Caroline Leboucher.

Favoriser le marché affinitaire et les campagnes de communication des destinations outre-mer

Pour Caroline Leboucher, la priorité est de réfléchir à une reprise progressive dans de bonnes conditions sanitaires de cette activité touristique. « L’accès à ces territoires reste aujourd’hui grandement inacessible tant au niveau de l’international où il faut des certificats pour accéder à ces territoires, tant au niveau de l’Hexagone où la quatorzaine est imposée. Tout cela n’est pas propice à la reprise de l’activité» ajoute Caroline Leboucher.
« Il serait sans doute important de rouvrir la fréquentation et l’accès aux différents territoires durant les mois de juillet-août à cette clientèle affinitaire qui réside en France métropolitaine. Ce sera un premier levier pour permettre une reprise de l’activité touristique. L’autre levier est l’ouverture entre territoires ultramarins par zone», précise la directrice générale d’Atout France.

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Concernant le marché hexagonal, Atout France se dit aussi prête à accompagner les comités de tourismes des territoires ultramarins dans des campagnes de communication pour permettre la reprise de l’activité vers ces destinations.

Un retour à la normale vers 2023

De plus, les conséquences de cette crise sanitaire seront longues à y remédier selon certains acteurs du secteur. «Deux années au moins seront nécessaires pour retrouver le niveau de fréquentation de 2019 à La Réunion pour l’Ile de La Réunion Tourisme» rapporte le député de La Réunion Jean-Hugues Ratenon. En Martinique, Frantz Thodiard. Président du Directoire de la Société Aéroport Martinique Aimé Césaire (SAMAC), interrogé par Martinique la 1ere a estimé à 2023, le retour de l’activité aéroportuaire au niveau de 2019.
Face à ces conséquences de cette crise sanitaire, le secteur touristique ultramarin restera attentif aux annonces du Gouvernement au cours des prochaines semaines.