Les professionnels du tourisme aux Antilles-Guyane vent debout contre les quatorzaines

Les professionnels du tourisme aux Antilles-Guyane vent debout contre les quatorzaines

©Aéroport Pôle Caraïbes en Guadeloupe

Dans un communiqué, les adhérents du GHTG-UMIH Guadeloupe, de la Fédération des Associations de Professionnels de l’Hébergement et du Tourisme, de l’Union Syndicale des Opérateurs Touristiques de Guyane, du Cluster du Tourisme en Martinique, de l’UMIH Martinique et de l’Association des Hôteliers de Saint-Martin dénoncent « le décret numéro 2020–663 en date du 31 mai 2020 restreint drastiquement les libertés, les déplacements, la réouverture des commerces, et le redémarrage des activités dans nos Antilles, à la Guyane, à Mayotte et en Corse ».

Plus précisément, les professionnels du tourisme aux Antilles-Guyane fustigent les quatorzaines et les restrictions sanitaires empêchant notamment une reprise normale du trafic aérien. « La Corse a réagi vigoureusement en adressant le 2 juin une lettre à M. le Premier ministre, dénonçant des dispositions surprenantes, incohérentes, inégalitaires entre l’aérien et le maritime, entre la France hexagonale et l’île de Corse », indiquent les organisations.

« Un nouveau décret n°2020-664 abroge les dispositions restrictives qui s’appliquaient il y a trois jours à la Corse, mais s’appliquent toujours aux Outre-mer. Le trafic aérien est rétabli en Corse, sans quatorzaine, et sans aucune restriction de déplacement. Les motifs impérieux sont abolis. La Corse est libérée ! ».

Si les organisations comprennent que ces restrictions soient toujours applicables à la Guyane et Mayotte, en zone orange, elles s’interrogent pour la Guadeloupe, la Martinique, La Réunion et Saint-Martin en zone verte. « Nous ne comprenons pas la position ségrégationniste du Gouvernement. (…) Pourquoi maintenir pour les seules Outre-mer (hormis la Guyane et Mayotte qui ne sont pas en zone verte) des dispositions reconnues, sans délai, comme incohérentes pour la Corse ? »

Gilbert Cisneros, président du principal tour-opérateur français pour la Guadeloupe, la Guyane, la Martinique et Saint-Martin, spécialiste des îles, dénonce « un contexte purement électoraliste ». « Les politiques locaux veulent maintenir la quarantaine pour capter aux municipales les voies des extrémistes qui pensent que les étrangers vont faire venir le Coronavirus sur leurs îles : cette situation est surréaliste et c’est une ineptie économique », a-t-il déclaré.

« Demain, des entreprises auront disparu, le nombre de chômeurs sera en forte hausse, le pouvoir d’achat baissera, le nombre d’avions sera en baisse, les prix des billets d’avion en hausse, et les prix des marchandises augmenteront car les coûts du transport auront augmenté », préviennent encore les organisations du tourisme « Nous demandons que cessent les discriminations dont nos Outre-mer font l’objet de la part du Gouvernement, et que le décret n°2020-664 publié le 3 juin 2020 qui abroge les dispositions restrictives qui s’appliquaient à la Corse, soit modifié ».