Les opposants au projet lors des grandes manifestation en Guyane, au printemps 2017 ©Jody Amiet / AFP
Le prix Danielle Mitterrand, qui récompense chaque année des combats liés aux droits des peuples en matière environnementale, a été décerné samedi 18 novembre au collectif ‘Or de Question’, qui lutte contre le gigantesque projet industriel controversé d’extraction de l’or en forêt guyanaise.
Le collectif, qui rassemble des ONG environnementales, des organisations autochtones et des mouvements politiques, s’oppose au projet Montagne d’or, plus grand projet d’extraction d’or primaire jamais proposé en France, porté par un consortium russo-canadien. Il prévoit de creuser près de Saint-Laurent du Maroni, en pleine forêt amazonienne, une fosse 32 fois plus grande que le Stade de France pour y chercher un gisement, à proximité de deux réserves biologiques. Le projet « générerait un volume de 400 millions de m3 de déchets miniers extrêmement nocifs », indique la fondation France Libertés, créatrice du prix Danielle Mitterrand.
©Cie Minière Montagne d’Or
Le projet, qui fait actuellement l’objet d’un débat public, est soutenu par le Medef et la plupart des responsables politiques, qui en attendent la création de « 750 emplois directs et 2.500 indirects », et plus de 300 millions d’euros d’impôts et taxes. « France Libertés salue cette résistance citoyenne qui s’est organisée en Guyane contre ce cas emblématique des dérives actuelles de l’extractivisme, cette exploitation effrénée de la nature qui met en péril notre planète et son climat », indique la fondation créée par Danielle Mitterrand en 1986. Le collectif ‘Or de question’ et la CNDH avaient également recommandé un moratoire sur ce projet.
Lors de sa visite en Guyane fin octobre, Emmanuel Macron a appelé les Guyanais à participer au débat public. Lorsqu’il était ministre de l’Économie de François Hollande, il avait soutenu ce projet. Le prix spécial a été décerné à la militante autochtone du peule Mbororo du Tchad, Hindou Oumarou Ibrahim, qui agit pour porter la voix des peuples autochtones au sein des forums internationaux.
Avec AFP.
