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Durant toute la journée de ce mercredi 19 février, l’ensemble des acteurs de la filière vanille des territoires ultramarins était réunie au Ministère des Outre-mer pour une série de conférences sur cet or noir de la cuisine et de la cosmétique. L’une d’elle s’est intéressée aux démarches d’appellations contrôlées pour protéger les différentes vanilles.
Guadeloupe, Guyane, La Réunion, Martinique, Mayotte, Nouvelle-Calédonie et Polynésie française, l’ensemble des territoires producteurs étaient présents pour échanger des problématiques de la filière et les faire remonter aux pouvoirs publics. L’une des conférences portait notamment sur la protection des origines et de la qualité des vanilles ultramarines. Plus concrètement, il s’agissait d’aborder la démarche AOP, IGP et AOC.
Pour Marie Guittard, Directrice de l’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO), l’entreprise d’une telle démarche pour la protection des vanilles ultramarines est cohérente avec le produit tant elle répond aux trois politiques publiques des appellations protégées : la préservation d’une valeur ajoutée, la qualité de l’alimentation et l’aménagement territorial. « C’est un choix qui doit être éclairé » a-t-elle déclaré.
Surtout, une démarche d’appellation d’origine contrôlée ou protégée est soumise à conditions : un véritable consensus et l’adhésion de l’ensemble des acteurs de la filière, une production régulière et un système de production précis, identifié et identifiable. Pour l’heure, seuls deux territoires ont entrepris ce long processus réglementé par l’INAO : la Polynésie française pour une AOP de sa vanille de Tahiti, et La Réunion pour une IGP « vanille de La Réunion ».
Dans le cas de la Polynésie, le dossier AOP « vanille de Tahiti » est finalisé à 95%. Le projet de cahier des charges a été bouclé. Il est en attente d’un cadre réglementaire concrétisé par un projet de loi de pays, dont l’arrivée sur les bancs de l’Assemblée territoriale est prévue après les élections municipales. De là, une enquête publique devra être lancée pour valider le dossier final et le déposer à la Commission européenne. De son côté, la vanille de La Réunion est toujours dans l’attente du feu vert du Ministère de l’Agriculture pour son Indication géographique protégée.
Outre la Polynésie et La Réunion, d’autres territoires sont intéressés par une démarche d’appellation protégée comme la Nouvelle-Calédonie et la Guadeloupe.
Quelques chiffres :
Vanille de Tahiti (Tahitensis, Ha’apape) :
- Arrivée des vanilliers en 1848
- Production moyenne de 10 à 18 tonnes par an
- 800 producteurs
- Potentiel de production à 5 ou 10 ans : 40 à 120 tonnes
Vanille de La Réunion (Planifolia) :
- Arrivée des vanilliers au XVIIème siècle. Edmond Albius découvre la pollinisation manuelle en 1841.
- Production moyenne de 3 à 5 tonnes par an
- 250 producteurs
- Potentiel de production de 5 à 6 tonnes
Vanille de Nouvelle-Calédonie ( Planifolia) :
- Arrivée des vanilliers en 1860
- Production moyenne de 0,6 à 2 tonnes par an
- 150 producteurs
- Potentiel de production de 5 à 8 tonnes
Vanille de Mayotte (Planifolia) :
- Arrivée des vanilliers en 1873
- Production moyenne de proche des 200 kilos par an
- 20 producteurs
- Potentiel de production de 2 à 5 tonnes
Vanille de Guadeloupe (Planifolia et Pompona) :
- Arrivée des vanilliers au XVIIème siècle
- Production moyenne proche des 200 kilos par an
- 3 producteurs
- Potentiel de production supérieur à 2 tonnes
Vanille de Guyane (Planifolia et Pompona) :
- Vanilliers endémiques depuis des millénaires
- Production moyenne proche des 100 kilos par an
- 3 producteurs
- Potentiel de production supérieur à 2 tonnes
Vanille de Martinique (Planifolia et Pompona) :
- Arrivée des vanilliers au XVIIème siècle
- Production moyenne proche des 10 kilos par an
- 1 producteur
- Potentiel de production supérieur à 1 tonne