Chaque année, ils sont quelques 10 000 jeunes à tenter l’expérience du volontariat international en entreprise (VIE), un programme de mobilité simple et sécurisé porté par Business France. Diplômé d’un master 2 en gestion des entreprises et des organisations, Jérémie Padoly en a fait l’expérience au sein de MBDA en Angleterre, filiale commune d’Airbus, de BAE Systems et de Leonardo.
Outremers360 : Originaire de Guadeloupe, vous êtes arrivé à 18 ans en Hexagone pour poursuivre vos études. Après l’obtention de votre master 2 à Nice, que s’est-il passé ?
Jérémie Padoly : J’ai toujours eu envie de partir à l’étranger car je souhaitais évoluer à l’international et développer mon anglais, qui était très mauvais. J’avais en tête de partir un an dans un pays anglosaxon. Puis j’ai mûri cette idée et le VIE m’est venu comme ça, car j’ai dû en entendre parler durant mes études. Je savais que c’était un moyen de partir à l’étranger tout en étant couvert et en ayant une rémunération. Ne connaissant personne qui en avait bénéficié, je suis allé sur le site de Business France pour me renseigner. J’ai vu des annonces pour des postes, mais mon profil étant particulier, je me suis tourné vers l’entreprise MBDA qui m’avait accueilli dans le cadre de mes deux contrats d’apprentissage durant mes études. Ils ont des antennes en Europe, ce qui m’a permis d’envisager une expérience dans un pays anglo-saxon. Je me suis rapproché d’un responsable du Groupe qui gère les antennes au niveau européen. Malgré la longue démarche par rapport aux contraintes de sécurité et de confidentialité de l’entreprise, spécialisée dans la conception de missiles et de systèmes de missiles, on a réussi à trouver une solution, à savoir l’accès à un réseau bridé, offrant un accès limité des données.
Quel poste vous a-t-on confié ?
J’ai commencé ma mission de VIE en novembre 2016 en France et j’ai rejoint en janvier 2017 une filiale située en Grande-Bretagne. J’avais un poste de coordinateur de projets internationaux. Je gérais une activité interne, à savoir la création et le développement de formations en direction des ingénieurs et des techniciens de l’entreprise. J’avais également une activité dite « externe », à savoir le même projet mais pour les clients cette fois-ci.
Qu’est-ce que cette expérience vous a apporté ?
En 16 mois de VIE, j’ai beaucoup voyagé en Europe. Et j’ai surtout appris sur la culture et l’organisation du travail anglo-saxon. Ils ont une approche basé sur un équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Parmis les autres aspects, la facilité d’échanger avec l’autre. Il n’y a pas de ligne hiérarchique forte entre les managers et les collaborateurs. De manière générale, ce VIE a été une chance, une opportunité rare car j’ai été mis dans des situations d’inconforts au début car je parlais mal l’anglais. J’ai appris à être plus sûr de moi. Je devais aller de l’avant. Cela a eu des conséquences positives aujourd’hui. J’entreprends des projets dont je ne connais pas l’aboutissement. Aussi, j’ai acquis davantage d’autonomie en apprenant à vivre dans un autre environnement, en étant obligé de me sociabiliser, de me faire des amis, de me construire une vie en somme !
Votre VIE prend fin en mars 2018, que s’est-il passé ensuite pour vous ?
On me propose de continuer au sein de MBDA, dans le même service, mais cette fois-ci en France. Je suis devenu chef de projet international, toujours tourné vers la formation. Je travaille uniquement pour les clients domestiques, européens et internationaux. Je voyage beaucoup, plusieurs fois par mois, vers des destinations en Amérique Sud ou bien encore en Asie du Sud est. Je suis très satisfait de ce parcours car je ne pensais pas que ce genre de missions pouvaient m’être confiées. Elles sont plutôt réservées à des personnes plus expérimentées. Le VIE a été un booster car j’ai pu montrer à ma hiérarchie que je pouvais m’adapter.
Que diriez-vous aux jeunes ultramarins diplômés qui hésitent encore à tenter l’expérience du VIE ?
Que c’est dommage qu’ils hésitent car je pense qu’une fois diplômé, le VIE est un excellent tremplin pour obtenir des postes à responsabilités. Partir en VIE montre aux entreprises qui veulent embaucher qu’on est prêt à sortir de notre zone de confort, à mener des projets, à être acteur de différents projets. Aller dans un pays étranger peut faire peur, mais on gagne tellement sur les plans personnels et professionnels que ça ne peut être que bénéfique. Il faut se lancer et ne pas avoir d’appréhension par rapport au fait de partir. Je pense que Business France accompagne très bien les VIE, en termes notamment de couverture sociale mais aussi d’encadrement sur place avec une personne référent dans l’entreprise. Et puis vous avez toujours un interlocuteur à Business France pour répondre à vos questions.
Propos recueillis par Amélie Rigollet
Pour en savoir plus sur le VIE et découvrir d’autres témoignages de jeunes ultramarins, vous pouvez cliquer sur ce lien : Témoignages d’d’anciens V.I.E ultramarins d’origine ou de cœur ou consulter le site de Business France