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Le minerai de nickel constitue, avec les transferts publics de l’Etat, la principale richesse de l’économie de la Nouvelle-Calédonie, dont la santé est très dépendante du cycle des cours de cette matière première.
On le surnomme le Roi Nick, tant le nickel incarne un personnage prédominant de la vie du Caillou, qui a marqué son histoire, sa démographie, son développement mais aussi ses paysages, saignés par l’extraction minière. L’île abrite, selon l’USGS (United States Geological Survey), 9% des réserves mondiales, et se situe au sixième rang des producteurs.
Opérateur historique du nickel calédonien, la Société Le Nickel (SLN), filiale du français Eramet, dont l’usine métallurgique se trouve à l’entrée de Nouméa, a longtemps été le seul maître à bord de cette industrie. Dans les années 2010, deux autres usines métallurgiques sont entrées en production et sont toujours en phase de montée en puissance.
Koniambo, au nord de la Grande-Terre, que le premier ministre Edouard Philippe a visité lundi, est détenu à 51% par la SMSP, société minière des indépendantistes de la province nord, et à 49% par le géant anglo-suisse Glencore.
La richesse doit être produite ici, avec les habitants, et pour le bénéfice du territoire. Visite d’une usine de nickel qui contribue au rééquilibrage économique vers la province Nord.#PMNouvelleCalédonie pic.twitter.com/dpntxbCG5w
— Edouard Philippe (@EPhilippePM) 4 décembre 2017
Au sud, le brésilien Vale exploite le vaste gisement de Goro dans une unité utilisant un procédé de traitement chimique innovant, qui a été confronté à de nombreuses péripéties techniques et à l’hostilité des populations locales.
Du minerai brut (5,8 millions de tonnes en 2016) est également exporté en Chine, au Japon et en Corée, où la SMSP possède, en partenariat avec l’aciériste Posco,une usine métallurgique.
Indispensable à la fabrication d’acier inoxydable, le nickel fournit 11% de l’emploi privé (6.800 personnes) en Nouvelle-Calédonie, et environ le double si on inclut les emplois indirects et induits. Sa contribution à la valeur ajoutée oscille entre 3% et 20%.
En crise, ce métal a vu son cours divisé par deux entre 2011 et 2016, en raison de la progression des stocks et d’une montée en puissance de pays producteurs à bas coûts, Chine, Indonésie, Philippines… En Nouvelle-Calédonie, l’industrie a bénéficié d’un soutien financier de l’Etat mais tous les opérateurs ont mis en place des plans d’austérité et de compétitivité, tandis que toute l’économie est en repli.
Avec AFP