Alors que le deuxième transporteur français Aigle Azur a annoncé un arrêt définitif de ses vols ce vendredi 6 septembre, en raison d’un redressement judiciaire, la compagnie réunionnaise Air Austral se voit obligée de modifier ses rotations Paris – Mayotte.
Pour rappel, Air Austral avait contractualisé, en juin dernier avec Aigle Azur et Wamos, l’affrètement de deux appareils A330-200. Ces appareils devaient assurer la liaison Paris-Mayotte suspendues par Air Austral en raison des problématiques de moteurs Rolls Royce rencontrées au niveau mondial, et ce jusqu’en octobre. Si les vols se poursuivent normalement avec la compagnie Wamos, Air Austral est contrainte de procéder à des modifications de son programme depuis l’annonce de l’arrêt des activités d’Aigle Azur, confirme Zinfos.
Ainsi, les passagers du vol UU 978, Paris-Mayotte du samedi 07 septembre seront transportés vers Mayotte via La Réunion, indique la compagnie. Les passagers concernés seront directement informés des éventuels changements opérés sur leur vol. La compagnie communiquera également le détail de ces modifications. « Air Austral continue ainsi, et malgré ces circonstances extraordinaires, à déployer tous ses efforts pour limiter les perturbations sur ses lignes et trouver les meilleures solutions de transport, regrette vivement ces désagréments et tient à présenter ses excuses à sa clientèle pour la gêne occasionnée ».
Aigle Azur, deuxième compagnie française qui opère de nombreuses liaisons vers le Maghreb, a annoncé jeudi l’annulation de tous ses vols à compter de vendredi soir, sans dédommagement dans l’immédiat pour ses clients, et doit trouver un repreneur d’ici à lundi pour ne pas sombrer. « La situation financière de la société et les difficultés opérationnelles en résultant ne permettent pas d’assurer les vols au-delà du 6 septembre au soir », indiquait la compagnie dans un document interne.
Air France et Air Caraïbes possibles repreneurs ?
« L’État accompagne et tente de susciter des projets de reprise », a déclaré Jean-Baptiste Djebbari, secrétaire d’État chargé des Transports. Il a souligné être « en contact avec d’autres compagnies mais aussi avec d’autres opérateurs aériens pour voir dans quelle mesure la reprise de l’activité peut s’opérer ». Parmi les potentiels repreneurs, Air France ou encore le groupe Dubreuil, propriétaire d’Air Caraïbes et French Bee. Le secrétaire d’État a évoqué « soit une reprise de l’ensemble de l’activité avec un projet de restructuration, soit une reprise un peu plus lointaine (…) en scindant les activités long courrier et moyen-courrier en s’assurant que le maximum d’activité et donc d’emplois est préservé ».
Après avoir interrompu plus tôt jeudi les liaisons en provenance ou à destination du Mali, du Brésil et du Portugal, Aigle Azur, qui emploie 1150 employés dont 350 en Algérie, a annoncé en fin de journée d’abord à ses salariés, puis aux clients, n’avoir d’autre choix que de clouer au sol l’ensemble de ses appareils. Pour vendredi, 44 vols ont été maintenus, tous à l’exception d’un seul reliant la France et l’Algérie. Dans une lettre adressée aux salariés, la compagnie assure que « la recherche de repreneurs se poursuit activement. Elle continue durant l’arrêt des vols ». Les « offres de reprise peuvent être déposées jusqu’au lundi 9 septembre à midi ».
Parmi les atouts susceptibles d’intéresser un repreneur, Aigle Azur dispose notamment des droits de trafic vers l’Algérie, et surtout de 9 800 créneaux horaires annuels à Orly, où le total pour toutes les compagnies est plafonné à 250 000. La compagnie dispose d’une flotte de 11 avions et a transporté 1,88 million de passagers en 2018, année pendant laquelle elle a réalisé un chiffre d’affaires de 300 millions d’euros.