La Réunion : Endetté de 2,7 milliards d’euros, le groupe Bourbon veut « repasser la marche avant »

La Réunion : Endetté de 2,7 milliards d’euros, le groupe Bourbon veut « repasser la marche avant »

©Bourbon

« Je vais me concentrer sur les solutions de restructuration, pour redonner à Bourbon les moyens de capter la reprise qui s’amorce aujourd’hui et de déployer son plan stratégique Bourboninmotion », a déclaré Jacques de Chateauvieux, nommé PDG du groupe le 29 juin dernier, sur Antenne Réunion.

Principal actionnaire, dirigeant depuis 40 ans le groupe de services maritimes réunionnais, Jacques de Chateauvieux a repris les rênes du groupe le 29 juin dernier et rejeté les plans des banques, après avoir été président du Conseil d’administration et directeur général. Jacques de Chateauvieux a ainsi développé le plan du groupe pour sortir d’une crise dans laquelle il fait face à 2,7 milliards d’euros. « Il consiste à ajuster le remboursement des dettes aux capacités de génération de cash une fois payé les couts d’exploitations et les frais généraux des activités », explique-t-il.

« Au plus profond de la crise, la société a généré un cash positif lui permettant de continuer son activité. La question est désormais, avec la reprise qui s’amorce, de proportionner la reprise du paiement des créanciers bancaires ou loueurs de navires au cash disponible ». Le plan Bourboninmotion prévoit notamment la mise en place de produits « all-in-one », répondants à la demande des clients. « Ils sont à la recherche de ce que l’on appelle l’excellence opérationnelle, une meilleure efficience mais à des couts réduits ou maintenus au niveau actuel. C’est pour cela que nous leur proposons désormais des solutions de logistiques intégrées, des solutions clés en main pour le Subsea, etc… », indique encore Jacques de Chateauvieux.

Le PDG du groupe entend « changer radicalement » son modèle d’affaire « pour passer de celui d’armateur à celui d’une société de services. Cette transformation a été annoncée en Février 2018 comme le plan Bourboninmotion dont le déploiement est en cours. Elle suppose un changement profond mais qui selon nous est le seul modèle d’avenir pour cette activité, un modèle fortement souhaité par les clients. Nos clients accueillent d’ailleurs ces propositions avec grand intérêt, comme Shell en Bulgarie qui nous a confié toute la logistique intégrée d’une campagne d’exploration ».

« Il est manifeste que la diversification est dans notre ADN et que nous n’avons pas peur de relever les défis qui nous paraissent pouvoir l’être en maitrisant au moins deux des trois risques qui sont ceux du métier, ceux liés à l’environnement dans lequel on évoluera, et ceux de la connaissance des hommes qui seront à la manœuvre. Pourquoi tout d’un coup s’arrêter ! », poursuit-il en mettant en avant 40 ans d’expérience à la tête de Bourbon. Quant aux 8 000 collaborateurs du groupe, « ils seront impactés positivement par la solution (…), c’est pourquoi elle doit intervenir désormais rapidement. On doit repasser la marche avant, et vite ! ».