Rodolphe Alexandre, le Président de la Collectivité territoriale de Guyane visitant le site minier Dieu Merci © CTG
Le président de la collectivité territoriale de Guyane (CTG), Rodolphe Alexandre, a annoncé lundi son souhait d’entrer, de manière minoritaire, au capital de la société Auplata, compagnie minière française qui a présenté les travaux d’installation de sa prochaine usine de cyanurisation de son site minier Dieu Merci.
« Les modalités d’entrée de la CTG au capital d’Auplata seront communiquées ultérieurement, consécutivement à l’approbation de ce projet par l’assemblée de la Collectivité Territoriale de Guyane », a précisé le groupe Auplata dans un communiqué mardi.
Auplata est la première société minière de Guyane française à avoir obtenu les autorisations nécessaires pour la construction d’une unité industrielle à Dieu Merci, situé à 120 kilomètres à l’ouest de Cayenne, afin d’extraire l’or contenu dans le minerai par le procédé de cyanuration.
Auplata, premier producteur d’or français, veut montrer les bénéfices du procédé de cyanuration pour un modèle d’exploitation aurifère « propre et rentable en Guyane », selon son PDG Didier Tamagno. Située à 15 minutes en hélicoptère et à 35 minutes
de pirogue du barrage de Saint-Élie, l’usine de cyanuration est « aux normes », a-t-il assuré lors d’une visite sur site lundi. « Le cyanure sera transporté en phase solide (…) la préparation sera faite sur l’usine et doit rejeter un taux de cyanure admissible pour l’environnement ».
Rodolphe Alexandre et le député LREM Lénaïck Adam ont souligné qu’il n’y avait « pas de risque zéro », seulement « des risques maîtrisés ». Favorables au développement de l’industrie minière, ils ont souligné la nécessité « que quelqu’un occupe le terrain contre les garimperos (orpailleurs illégaux venant le plus souvent du Brésil, ndlr) ». Les perspectives d’embauche sont également mises en avant avec « le projet d’Ecole des mines », défendu par Rodolphe Alexandre pour développer les métiers de la mine en Guyane. Pour la maire de Saint-Élie, Véronique Jacaria, les élus ont « l’obligation de développer ces ressources ». Elle souligne également le « désenclavement » qui devrait accompagner le développement du site Dieu Merci.
Détenteur des titres miniers de la mine Dieu Merci depuis 2006, Auplata, financée à 51% par la major américaine de l’or Newmount Mining, avait décidé d’arrêter en 2013 l’exploitation par gravimétrie, devenue trop coûteuse.
La compagnie a installé une usine de cyanuration pilote à Rémire-Montjoly en février 2014, avant d’obtenir la signature du préfet de Guyane pour la construction de l’usine de cyanuration à Dieu Merci. L’usine doit encore réaliser un « test en eau » en juillet afin de répondre aux exigences environnementales de traitement des déchets du cyanure. Le démarrage des activités pourrait débuter à la mi-septembre pour une production optimale prévue à la fin de l’année 2018. La compagnie entend extraire l’or pendant une quinzaine d’années.
Avec AFP