Irma : Au cœur de la crise, Air Caraïbes raconte la gestion de l’après ouragan

Irma : Au cœur de la crise, Air Caraïbes raconte la gestion de l’après ouragan

© Air Journal

Quatre mois après l’Ouragan Irma, Olivier Besnard, Directeur du pôle régional d’Air Caraïbes, revient sur la gestion d’une crise d’une ampleur inédite par la compagnie antillaise. Du lendemain du passage de l’ouragan à Saint-Martin et Saint-Barthélemy aux actions de solidarités à l’approche des fêtes, Air Caraïbes a renforcé son ancrage et son positionnement de compagnie caribéenne, « dans les bons comme dans les mauvais moments ».

« Un cyclone d’une telle intensité, on n’est jamais préparé », confie Olivier Besnard. Si Air Caraïbes, comme la plupart des compagnies opérant dans des zones à risques, observe des procédures spécifiques pour faire face aux risques climatiques, Irma aura été un défi en termes de gestion de crise. « Après le passage d’Irma, ça a d’abord été pour les habitant sur Saint-Martin de mettre en place une zone d’évacuation ». « Juste après le passage d’Irma, l’Etat a ouvert un pont aérien avec les moyens de l’armée mais aussi les moyens civils, dont un ATR d’Air Caraïbes », rappelle Olivier Besnard. Deux à trois vols par jours étaient assurés, pendant une vingtaine de jour. L’aéroport international de Juliana, situé en partie hollandaise, a subi des dégâts considérables. Fermé plus d’un mois après Irma, c’est l’aéroport Grand Case, situé en partie française, qui fut le point stratégique du déploiement de l’aide envers les sinistrés de l’ouragan.

Avec l’Etat, Air Caraïbes a rapatrié les habitants vers la Guadeloupe et Paris, et transporté vivres et fret. « Aujourd’hui, On continue à transporter du fret sur Saint-Martin », notamment pour la reconstruction de l’archipel. Surtout, Air Caraïbes, compagnie antillaise, avaient également dans ses rangs des collaborateurs sinistrés, qui ont « vécu ce passage à titre personnel et professionnel ». « Il a fallu aussi que nous, en tant que compagnie aérienne, on aide nos collaborateurs ». La compagnie est venue financièrement et psychologiquement en aide à ses collaborateurs sinistrés. « Depuis fin octobre, dans des conditions difficiles, l’aéroport Juliana a été rouvert, et on a repris nos vols directs depuis Paris le samedi. Les conditions d’enregistrement sont un peu particulières puisque l’aérogare est toujours fermée mais on arrive à traiter un vol long-courrier par semaine qui remplit bien. On a été la première compagnie long-courrier à revenir et c’était important ».

« D’ici 6 à 8 mois, l’activité touristique reprendra »

Côté tourisme, si Saint-Martin se remet peu à peu à l’aune de la saison hivernale, Olivier Besnard prévoit une période de transition avec reprise nette du tourisme. « Au fur et à mesure, les restaurants ré-ouvrent, la vie reprend son cour. Au niveau de l’hôtellerie ça prend beaucoup de temps car il y a eu vraiment beaucoup de dégât. La saison hiver qui arrive sera difficile pour Saint-Martin mais en toute honnêteté, d’ici 6 à 8 mois, l’activité touristique reprendra », estime-t-il.

A l’approche des fêtes, la compagnie participe également à une action solidarité, en partenariat avec la Collectivité de Saint-Martin, en organisant une collecte de cadeaux pour les enfants défavorisés de l’île. « Il faut être présent dans les bons comme dans les mauvais moments », assure Olivier Besnard. « C’est pour cela qu’on a très vite repris les vols directs sur Paris ». « Saint-Martin, la Guadeloupe et la Martinique, c’est l’ADN, le cœur de notre réseau. C’est important de commercer, de faire du transport aérien. Et l’aérien c’est le cordon ombilical, ce qui relie », ces îles du bassin caribéen. La compagnie semble être sortie grandi du passage de l’ouragan. Elle a renforcé son ancrage, son ADN caribéen et se positionne aujourd’hui comme une compagnie proche du quotidien des Antillais.