Des députés ultramarins ont fait part de leurs inquiétudes concernant la réforme, prévue par le gouvernement, des congés bonifiés, ces jours de congés particuliers accordés aux fonctionnaires ultramarins installés dans l’Hexagone pour un voyage dans leur territoire d’origine.
Ces congés bonifiés se composent de 65 jours (dont 35 jours de bonification) que les fonctionnaires ultramarins peuvent prendre d’affilée pour rentrer dans leur territoire ultramarin et maintenir les liens familiaux, tous les trois ans. Ils peuvent être demandés après 36 mois consécutifs de service. Le fonctionnaire bénéficie alors d’une prise en charge de ses frais de voyage et d’une prime de vie chère pour le temps de résidence sur place.
Emmanuel Macron avait annoncé en juin 2018 une réforme de ces congés bonifiés pour les fonctionnaires, qui doit être effective « à partir de 2020 », avec des congés moins longs, mais désormais tous les deux ans.
La délégation aux Outre-mer de l’Assemblée nationale a chargé le député LR de La Réunion David Lorion d’un rapport sur cette réforme, a annoncé mercredi le député dans un communiqué. Ces congés bonifiés sont un « acquis social » des ultramarins, a souligné mardi le président de la délégation Outre-mer, le député guadeloupéen Olivier Serva (LREM), lors d’une réunion de la délégation.
« La question de la réforme de ces congés bonifiés est clairement sur la table à différents niveaux, au niveau du ministère, du Premier ministre, des ministères concernés », et a donné lieu à « quelques réactions ou actions de la société civile », notamment via un mouvement, lancé par le Collectif de défense des intérêts des ultramarins et baptisé « les foulards marrons », a-t-il ajouté.
« Est-ce que nous allons pouvoir apporter notre pierre et changer la réflexion qui est en cours, qui a bien avancé, et qui hélas n’a pas fait l’objet de discussions avec les principaux concernés, qui se fait dans les bureaux, sans transparence », s’est interrogé Ericka Bareigts, député PS de La Réunion, regrettant également une réforme qui « ne passera pas par le véhicule législatif mais réglementaire ».
« On va vers la suppression de 35 jours de bonification » et « la suppression de la sur-rémunération », croit savoir une autre députée de la Réunion, Huguette Bello (PC), qui a dénoncé elle aussi une réforme « au nez et à la barbe de tout le monde », avec une publication du décret prévue selon elle « en juillet ».
Avec AFP