Daniel Ramsamy, au centre, était à Paris lors du dernier Vivatech, afin d’accompagner les Start-up réunionnaises ©DR
À quasiment un an de mandat à la tête de la Technopole de La Réunion, et quelques jours après la clôture du salon Vivatech de Paris, Daniel Ramsamy s’est confié à la rédaction d’Outremers360 sur l’écosystème start-up et innovation à La Réunion. Si celui-ci se montre dynamique et foisonnant, Daniel Ramsamy ressent la nécessité de « fédérer » les nombreuses actions pour éviter la confusion. « Il faut qu’on arrive à travailler en cohérence et non en superposition », estime-t-il. Interview.
Outremers360 : En juin, cela fera un an que vous êtes président de la Technopole de La Réunion. Que retenez-vous de cette première année de mandat ?
Daniel Ramsamy : Cette première année a été marquée par la nécessité de renouveler le modèle économique de l’incubateur de la Technopole, en priorité par la recherche de partenaires privés, essentiellement du mécénat. C’est un grand sujet car les partenaires privés peuvent avoir leur propre logique bien spécifique et leur propre stratégie sur l’innovation, et vont alors chercher des start-up pour leurs propres besoins via des dispositifs d’Open Innovation. C’est en ce sens que la recherche de partenaire est difficile, mais elle reste un axe prioritaire pour la Technopole. En parallèle, nous étudions le principe de financer l’incubateur à 100% par les institutions publiques. Ce serait un changement de modèle économique mais aussi de gouvernance. L’objectif final est de développer l’incubateur au bénéfice du territoire.
Nous portons aussi une volonté d’extension à La Réunion. La Technopole a deux sites aujourd’hui : le parc Technor à Saint-Denis et le parc Techsud à Saint-Pierre. Nous projetons d’ouvrir une antenne Techest à Saint-André d’ici la fin de l’année et une autre dans l’ouest. Nous essayons donc de développer l’outil sur le territoire puisqu’il a une vocation régionale.
Sur l’écosystème start-up et l’innovation à La Réunion, comment le percevez-vous ?
L’écosystème est dynamique. Près de 530 projets ont été détectés depuis la création du concours d’entreprises innovantes, en 2013. Nous enregistrons chaque année de plus en plus de candidatures. Ces dossiers ont été examinés, dans leur intégralité et accompagnés dans la création de leur entreprise innovante via l’Incubateur Public et/ou par les dynamiques technopolitaines. Par exemple, en 2018, nous avons eu 126 inscriptions, 64 dossiers complets, 13 finalistes, 3 lauréats et 4 prix spéciaux, dont « Adoptunartiste ». De ces actions et de ce soutien, c’est plus de 230 emplois créés à forte valeur ajoutée issus seulement de l’incubateur.
L’écosystème innovant de La Réunion est dynamique et il foisonne. Car, comme je le disais précédemment, certains grands groupes proposent un soutien fort à l’innovation. En tant que Président de la Technopole de la Réunion, et aussi en tant que Délégué Régional Orange Reunion Mayotte, je suis particulièrement fier de pouvoir accompagner et transformer des projets en entreprises qui créent de l’emploi. C’est le cas par exemple, de projets tels que Wello et Zotdata.
Wello, incubée par la Technopole, accompagnée par Orange Réunion, est aujourd’hui une entreprise d’une dizaine de salariés. Elle était présente à Vivatech et est en pleine phase de développement. De son côté, Zot Data, incubé également à la Technopole, présent à Vivatech, va pouvoir commencer à vendre son produit de logiciel support de l’optimisation des travaux de construction. J’en cite deux mais il y en a beaucoup d’autres, et actuellement, il y a un peu plus d’une dizaine de jeunes entreprises innovantes incubées par la Technopole.
Le mapping de l’écosystème de l’innovation, établie en 2018 par la Technopole, montre que les acteurs au soutien à l’Innovation sont nombreux… Beaucoup d’actions se développent, et c’est tant mieux pour le territoire ! Cependant, il faudrait veiller à une certaine complémentarité dans les actions. Il faut qu’on arrive à travailler en cohérence et non en superposition….Il y a un besoin de fédérer.
Vous avez participé au salon Vivatech de la semaine dernière à Paris. Quel était le but de votre présence ?
En tant que président de la Technopole, c’est important d’être présent sur un événement tel que celui-ci, qui regroupe toutes les start-up et les innovations du moment. Accompagner ces jeunes créateurs d’entreprises dans cet événement, fait partie de notre mission d’accélération. Pour la Technopole, permettre à deux de ses incubés, Wello et Zot Data, d’être à Vivatech, c’est certainement leur ouvrir de nouvelles perspectives de développements. Le salon Vivatech leur permet d’avoir une ouverture sur le monde.
J’espère qu’en 2020, la Région Réunion pourra encore être mieux représentée à ce salon de l’Innovation de la Tech Mondiale.