En collaboration avec les pêcheurs de Guyane, l’Ifremer a décidé de mener un projet scientifique visant à quantifier le stock de crevettes sur le territoire.
L’objectif de cette campagne est d’évaluer la distribution des crevettes sur l’ensemble de la zone économique exclusive guyanaise et de tester la possibilité d’estimer le recrutement et le lien statistique avec la population mesurée quelques semaines plus tard. En Guyane, la pêche à la crevette représente une part économique importante de la pêche en Guyane. Elle est actuellement pratiquée par une dizaine de chalutiers. Seulement, avec une flotte vieillissante, les armateurs ont besoin d’une estimation des stocks futurs, pour juger de la pertinence d’investir dans la rénovation ou le renouvellement des bateaux.
Les stocks de crevettes seront évalués par des campagnes de chalutage de 12 jours chacune, trois fois par an pendant deux ans. Ces campagnes sont menées sur des bateaux de pêche (crevettiers), avec les chaluts utilisés habituellement par les pêcheurs. Afin de standardiser les mesures, chaque trait de chalut durera 30 minutes. Chaque chalutage sera accompagné de mesures physico-chimiques, pour repérer des paramètres qui pourraient déterminer l’abondance des crevettes.
De plus, l’Ifremer précise « qu’en plus de ces campagnes scientifiques, des échantillonnages seront réalisés par les pêcheurs, qui relèveront le nombre de crevettes pêchées par espèce, sexe et stade de maturité, ainsi que la composition par catégorie de taille commerciale. Ceci permettra d’avoir des données plus complètes et précises, puisque les crevettes dénombrées seront associées à un trait de chalut précisément géolocalisé. Les données collectées durant les campagnes scientifiques et l’auto-échantillonnage serviront à alimenter des modèles de dynamique de population. Deux modèles seront testés pour déterminer lequel est le plus adapté au suivi de la population de crevettes».
Les résultats obtenus seront présentés au groupe de travail international sur l’évaluation des crevettes et poissons de fond du plateau des Guyanes de la Commission des pêches de l’Atlantique centre-ouest (COPACO). Une réflexion sera menée sur la possibilité e mettre en commun les données issues de la Guyane et de celles du Brésil, pour réaliser à termes une seule évaluation commune du stock de crevettes.