Guyane: Le gouvernement souhaite que le Centre Spatial Guyanais aille plus loin dans le développement du territoire

Guyane: Le gouvernement souhaite que le Centre Spatial Guyanais aille plus loin dans le développement du territoire

© Ministère des Outre-mer Twitter

Frédérique Vidal et Annick Girardin ont présenté ce matin à la presse, le rapport du gouvernement au Parlement sur les retombées financières du Centre Spatial Guyanais pour les collectivités territoriales de Guyane. 

Redonner la confiance entre le centre spatial guyanais et les Guyanais, c’est le message délivré par la Ministre des Outre-mer Annick Girardin et la Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et l’innovation Frédérique Vidal ce 11 décembre 2017. Une confiance qui avait mise à rude épreuve lors de la précédente crise sociale en mars et avril dernier. En effet, le centre spatial était considéré par le collectif « Pou la Gwiyann Dékolé) comme le symbole des inégalités persistantes en Guyane.  « François Mitterand précisait qu’on ne faisait pas décoller de fusée sur des fonds de bidonvilles.Pourtant, c’est bien le cas. Nous avons des bidonvilles en Guyane et nous devons apporter des réponses rapides. Toutefois, le CSG et le CNES sont bien présents sur la Guyane et participent au développement du territoire. Ces travaux servent à apporter une première réponse. Nous devons avoir aujourd’hui un développement plus équilibré, plus  transparent de ce qui est fait actuellement avec le centre spatial », a souligné Annick Girardin.

Trois axes ont été ainsi élaborés pour répondre à ces objectifs: rendre plus lisible et plus efficace la contribution du secteur spatial, accroître le montant de la contribution du secteur spatial à l’économie et à la société guyanaise et mieux associer les guyanais et leurs représentants à l’action du secteur spatial en faveur de la Guyane.

De façon concrète, « les interventions du CNES seront recentrées sur des projets structurants et pérennes, choisis de manière concertée avec le secteur spatial, l’Etat et les collectivités locale », une contribution financière du CNES d’un montant de 10 millions d’euros supplémentaires sera engagée entre 2018 et 2020. Enfin, la gouvernance du CSG sera modernisée afin de faire participer l’ensemble des partenaires concernés (Etat, collectivités locales, entreprises).

Le 22 avril dernier, le PDG d’ArianeEspace  Stéphane Israël s’était déjà inscrit dans cette lignée en affirmant vouloir réfléchir avec les élus locaux à des projets « en lien avec l’environnement guyanais, avec la jeunesse guyanaise, (et à) des actions d’éducation  ». « Comme toute activité (…) le lien entre la base spatiale et les territoires qui l’accueillent peut être renforcé. Nous devons être solidement ancrés dans ce territoire qui nous accueille », avait -t-il déclaré.

« Sortir la Guyane de la mono-économie »

Si le centre spatial représente aujourd’hui le premier employeur ( 1700 emplois directs et plus de 7000 indirects) et principal contributeur au PIB de la Guyane (17% du PIB), il ne peut être le seul axe de développement économique de la Guyane.« Le CSG est un fleuron industriel et technologique qui contribue au rayonnement de la France et de l’Europe, au développement de la Guyane mais ce centre ne suffira pas. Il faut que nous puissions travailler sur un développement endogène, développer de nouvelles filières, des activités maritimes (pêche, aquaculture). Il faut faire sortir la Guyane, d’une mono-économie », admet Annick Girardin.

François Ringuet, vice-président de la Collectivité territoriale de Guyane et maire de Kourou où est implanté le centre spatial, s’est dit satisfait de la présentation de ce rapport. « Il y a une très bonne nouvelle avec les 10 millions supplémentaires alloués. Aujourd’hui, il y a une nouvelle vision mais il faut rester prudent avec l’arrivée des Américains sur le marché avec SpaceX. L’objectif est à la fois aider plus en Guyane mais en même temps, ne pas fragiliser l’activité spatiale. Mon rêve est que l’activité spatiale qui contribue à hauteur de 17% du PIB passe d’ici quelques années à 5% et s’appuyer sur d’autres ressources économiques. », a-t-il indiqué.