Gilets jaunes à La Réunion : Selon l’IEDOM, « 85 % des dirigeants d’entreprises déclarent des pertes de chiffre d’affaires »

Gilets jaunes à La Réunion : Selon l’IEDOM, « 85 % des dirigeants d’entreprises déclarent des pertes de chiffre d’affaires »

©Zinfos974

Dans sa note de conjoncture trimestrielle, l’Institut d’Émission des Départements d’Outre-mer (IEDOM) a interrogé́ les chefs d’entreprise sur l’impact du mouvement des gilets jaunes : chiffre d’affaires, trésorerie, difficultés financières, mesures mises en place… 

Cette note de conjoncture apporte ainsi une vision inédite des conséquences économiques de la crise des Gilets jaunes, indique l’IEDOM. L’enquête menée par l’IEDOM révèle que la quasi-totalité des TPE et PME ont connu des perturbations, qui se sont traduites par des pertes de chiffre d’affaires. Les TPE ont davantage souffert de cette crise avec une dégradation plus importante de leur trésorerie. Les conséquences pourraient ainsi être plus lourdes pour les TPE, qui apparaissent aussi plus pessimistes sur les perspectives 2019.

Selon l’Institut, l’indicateur du climat des affaires (ICA) qui traduit l’opinion des chefs d’entreprise « décroche de plus de 15 points à 84,7 points au quatrième trimestre 2018, soit son niveau le plus bas depuis cinq ans ». « Cette dégradation s’explique par les blocages liés au mouvement des Gilets jaunes qui ont fortement impacté l’activité économique de l’ile entre novembre et décembre 2018. 85 % des dirigeants (TPE et PME) déclarent des pertes de chiffre d’affaires. La majorité des TPE déclare une perte de plus de 25 % tandis que pour les PME elle est majoritairement de moins de 25 % ».

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« 6 dirigeants de TPE sur 10 déclarent de fortes dégradations de leur trésorerie, engendrant des problèmes de paiement des fournisseurs ou des salaires », a observé l’IEDOM. « Pour aider les entreprises à surmonter ces difficultés, des mesures d’urgence ont rapidement été annoncées, incluant notamment de la part des administrations sociales et fiscales la possibilité de reporter certaines échéances ». Les blocages routiers ont eu également pour conséquence de limiter les possibilités de déplacement des salariés, nécessitant pour certaines entreprises des mesures spécifiques. « Ainsi, 6 PME sur 10 ont procédé à des mises en congé forcé de tout ou partie du personnel et 28 % ont eu recours au chômage partiel. Les banques locales se sont également engagées à un soutien spécifique pour les entreprises mises en difficulté par les événements. 78 % des PME et 60 % des TPE sont satisfaits du soutien des banques ».

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Selon les chefs d’entreprise, l’activité du quatrième trimestre 2018 a été fortement dégradée pour tous les secteurs, dans un contexte de blocage des axes routiers par le mouvement des Gilets jaunes. Les entreprises des industries agroalimentaires, du commerce et du tourisme ont été les plus touchées durant cette période. Le secteur du commerce est particulièrement touché par le mouvement des Gilets jaunes, les petits commerces notamment. Les perspectives pour 2019 restent mitigées, un quart des PME du secteur du commerce interrogées estime que leur activité sera fortement dégradée contre un tiers des TPE.

La totalité des PME touristiques interrogées déclare avoir subi une baisse de chiffre d’affaires. Les blocages routiers ont poussé de nombreux touristes à raccourcir leur séjour, tandis que d’autres ont annulé ou reporté leurs vacances dans l’ile. Les professionnels du tourisme sont nombreux à estimer que cette crise aura une forte dégradation sur leur activité en 2019.