Un navire de forage dans les eaux angolaises © GONZALEZ THIERRY / TOTAL
Le directeur général de de Total Exploration et Production Guyane Française (TEPGF) a confirmé mercredi soir la fin « des opérations de forage » exploratoires débutées mi-décembre au large de la Guyane, faute de résultat.
« Nous n’avons pas trouvé d’hydrocarbures en effectuant ce forage et nous avons arrêté les opérations en début de semaine. Nous sommes très déçus par ce résultat », a déclaré Olivier Wattez, le directeur général de TEPGF.
L’arrêté du préfet de Guyane du 22 octobre dernier autorisant l’ouverture de travaux miniers ne permet pas de procéder à d’autres explorations offshore d’ici juin au sein du permis faute de résultat probant. »Nous avions un arrêté préfectoral pour réaliser cinq forages mais le premier forage devait être concluant pour pouvoir ensuite en réaliser un second, un troisième, un quatrième puis un cinquième afin de confirmer la découverte », a expliqué Olivier Wattez
Si le premier forage avait été concluant « on aurait continué d’autres forages de dimensionnement de découverte sur le même permis pour lequel nous aurions déposé une demande de concession. Il aurait alors fallu étendre nos droits miniers et passer d’un permis d’exploration à une concession d’exploitation », a-t-il précisé.
Fin de la recherche du pétrole pour Total en Guyane
Total n’a donc plus la moindre fenêtre de tir en matière de forage offshore au large de la Guyane : « notre permis d’exploration s’éteint le 1er juin. Demander une extension de ce permis ou un autre permis d’exploration, ce n’est plus possible depuis la loi Hulot de décembre 2017. Pour pouvoir prétendre à une concession, il aurait fallu faire une découverte », a répété Olivier Wattez avant de glisser : « Je pense même qu’il s’agissait du dernier puits d’exploration en France.
Si la loi Hulot du 30 décembre 2017 prévoit un arrêt progressif de la recherche et de l’exploitation des hydrocarbures, Total avait bénéficié, trois mois et demi avant cette loi, d’un arrêté, en date du 14 septembre 2017, par lequel le ministre de la transition écologique et solidaire (Nicolas Hulot) et le ministre de l’économie et des finances avaient prolongé à titre exceptionnel jusqu’au 1er juin 2019 son permis exclusif de recherche de mines hydrocarbures » Guyane maritime » et l’avaient transféré à la société TEPGF.
Regret de la CTG
Déception aussi pour la collectivité territoriale de Guyane. La Collectivité déclare prendre acte «de l’absence d’hydrocarbures dans le dernier puits exploré par Total dans le cadre du permis Guyane Maritime » et « regrette surtout que la loi Hulot ne permette pas à Total de poursuivre son travail exploratoire, qui aurait nécessairement fini par payer eu égard au potentiel pétrolier manifeste de la zone ; un texte qui, in fine, aura donc surtout eu comme conséquence de priver la Guyane de ressources qui lui auraient certainement permis, à moyen terme, d’accélérer considérablement son développement économique ». Signataire d’un accord cadre d’un montant de 10 millions avec la collectivité, la compagnie pétrolière affirme vouloir poursuivre ces engagements dans le développement de la Guyane.
Soulagement des associations écologistes
L’ arrêt des campagnes d’exploration de Total est un soulagement pour les opposants au projet. C’est « un soulagement » et « il aurait fallu que ce soit le bon sens qui mette un frein à ce projet et pas uniquement l’absence de pétrole » a réagi Marine Calmet, juriste à Nature Rights. « C’est tant mieux pour l’économie guyanaise qui doit se tourner vers des projets soutenables pour la planète et qui ne mettent pas en danger le climat (…) Il est temps de tourner la page des énergies du passé » a-t-elle déclaré à Guyaweb.
Avec AFP