Face à Air France et French bee, Air Tahiti Nui dénonce une « distorsion de concurrence »

Face à Air France et French bee, Air Tahiti Nui dénonce une « distorsion de concurrence »

©Outermers360

Michel Monvoisin, dirigeant de la compagnie aérienne internationale Air Tahiti Nui, a dénoncé une « distorsion de concurrence » par rapport à Air France et French bee. La raison : les deux compagnies hexagonales bénéficient du chômage partiel, contrairement à la compagnie polynésienne. 

« Quand le chômage partiel est pris en charge par l’État, c’est une subvention puisque cela permet d’alléger les charges des entreprises. L’État l’a fait pour les compagnies françaises qui ont leur siège en métropole mais pas pour les autres comme Air Tahiti Nui ou Aircalin », a regretté le PDG d’Air Tahiti Nui, Michel Monvoisin, dans le journal La Tribune.

« Nous, nous avons payé nos salaires. Et quand Air France et French bee nous concurrencent, ils le font en bénéficiant de subventions que nous n’avons pas. Il y a clairement une distorsion de concurrence », a-t-il poursuivi. La Polynésie, comme la Nouvelle-Calédonie, ne dispose pas de caisse de chômage et donc, pas de chômage partiel. French bee et Air France sont les deux concurrentes d’Air Tahiti Nui sur la ligne Paris – Tahiti.

La compagnie Air Tahiti Nui a toutefois obtenu « une avance en compte courant » du gouvernement polynésien, ainsi qu’un PGE « aux mêmes conditions qu’au niveau national ». D’un montant de 66 millions d’euros, il sert à financer les salaires et « les pertes futures », quand ceux accordés à Air France par exemple sont utilisés « pour la relance », précise Air Journal. Michel Monvoisin souhaite que l’État rétablisse « des règles identiques pour tous les acteurs, y compris en Polynésie, et de participer à une augmentation de capital pour reconstituer les fonds propres de sa compagnie au moment de la reprise ».

S’il estime que la trésorerie de sa compagnie est « bonne », et permettrait de « tenir 24 mois », le bilan « plombé » par l’endettement rendra plus compliquées les négociations avec les bailleurs de fonds ou les sociétés de leasing quand la reprise du transport aérien sera là. Invité dans la matinale de BFM Business, Michel Monvoisin se veut malgré tout rassurant pour sa compagnie. « On s’en sort plutôt bien sur les vols long-courriers puisqu’on tourne autour de 50/60% de taux de remplissage, c’est assez inespéré ».

Pour supporter la crise, Michel Monvoisin a rappelé le plan de départ volontaire de 114 collaborateurs sur plus de 700, soit 16% des effectifs de la compagnie, et les « mesures de baisses de salaires entre 10% et 30% ». « On va arriver à économiser entre 20 et 25% de la masse salariale, ce qui va nous permettre de résister », a assuré le PDG d’Air Tahiti Nui.