©Port autonome de Nouméa
Le gouvernement calédonien a présenté les grandes lignes de sa future stratégie d’exportation lors du séminaire France-Australie qui s’est déroulé fin février à l’Institut de recherche et développement (IRD). Cette nouvelle stratégie se fixe cinq objectifs opérationnels majeurs et devrait être effective au plus tard en juillet 2016.
Tout part d’un constat, « la Calédonie s’est longtemps appuyée sur l’exportation de nickel pour soutenir sa croissance, que le Territoire est aujourd’hui dans une situation économique tendue et que la conjoncture est morose », indique Sandrine Bellier, du service de coopération régionale et relations extérieures du gouvernement calédonien, « une nouvelle politique publique à l’exportation doit être inévitablement mise en place », conclut-elle. Un constat approuvé et partagé par le Consul général d’Australie, Paul Wilson, « nous réalisons que les temps sont durs pour nos économies respectives. Avec une baisse du prix des matières premières, il faut aujourd’hui collaborer de manière plus étroite. Il n’y a jamais eu de meilleur moment pour resserrer les liens commerciaux entre l’Australie et la Nouvelle-Calédonie ». La nouvelle politique à l’exportation de la Nouvelle-Calédonie s’appuiera essentiellement sur les « relations libérales » avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Cette stratégie garde toutefois à l’esprit la déclaration de politique générale de Philippe Germain, président du gouvernement calédonien ; « le Territoire doit tendre vers une plus grande souveraineté économique en équilibrant sa balance commerciale ».
Philippe Germain et son gouvernement ont retenu trois enjeux majeurs pour cette nouvelle politique à l’exportation ; trouver de nouveaux relais de croissance, renforcer l’intégration politique et économique de la Nouvelle-Calédonie dans sa région et améliorer l’image calédonienne dans la zone Pacifique. Et pour y répondre, « le Territoire bénéficie aujourd’hui d’une expérience dans la grosse industrie avec la construction de grands projets miniers à enjeux environnementaux, ou dans le secteur du service, du conseil et de l’ingénierie », avance Sandrine Bellier. La Nouvelle-Calédonie dispose également d’un vrai niveau d’expertise dans plusieurs secteurs ; agro-alimentaire, éducation, information, recherche, énergies renouvelables et tourisme. Des expertises à valoriser à l’extérieure. Le gouvernement calédonien, qui tente depuis quelques mois de réformer l’économie du Caillou, vient de se fixer une série d’objectifs opérationnels afin de mener à bien cette nouvelle politique à l’exportation. En tout, cinq objectifs ont été dévoilés lors du séminaire France-Australie qui s’est tenu fin février à l’IRD.
Premier objectif, la Nouvelle-Calédonie devra se doter d’une véritable vision export. Ensuite, il lui faudra élaborer une stratégie quinquennale, déployer les actions de diplomatie économique, coordonner les politiques d’exportations et enfin, reformer la gouvernance export. Ces cinq objectifs permettront de « développer les relations économiques avec l’Australie et les autres pays de la région en diversifiant les exportations et en poursuivant le travail de dynamisation de l’attractivité du Territoire. Ces échanges avec l’Australie, par exemple, doivent rééquilibrer notre balance commerciale qui est aujourd’hui nettement en faveur de ce pays ». Et pour répondre à ces objectifs, le gouvernement a entrepris un travail de collecte des données des marchés depuis janvier et devra élaborer une stratégie finale qui devrait être mise en oeuvre en juillet 2016, dernier délai.