©David Becker / Eramet
Eramet a abaissé mercredi sa prévision pour 2019 après avoir vu ses résultats du premier semestre pénalisés par la chute des prix du manganèse et du nickel, le groupe espérant toutefois récolter prochainement les premiers fruits de son plan de performance.
Le groupe minier et métallurgique a précisé dans un communiqué que, dans l’hypothèse des conditions de marché de juin – plus dégradées qu’en début d’année -, son Ebitda serait inférieur à celui de 2018 sur l’ensemble de l’exercice alors qu’il visait précédemment un niveau « proche » de celui enregistré l’an passé.
Eramet, qui a aussi subi des retards de livraison de sa filiale Aubert & Duval, a cependant ajouté que, compte tenu de ses « gains opérationnels » attendus sur l’année, son Ebitda du second semestre devrait être « nettement supérieur » à celui du premier.
Le groupe accuse à fin juin une perte nette de 37 millions d’euros (contre un bénéfice de 94 millions), avec un résultat opérationnel courant de 169 millions d’euros (-43%), un Ebitda de 307 millions (-29%) et un chiffre d’affaires de 1,8 milliard (stable).
Eramet a en outre connu des difficultés dans la mise en oeuvre de certains volets du plan de sauvetage de sa filiale calédonienne, la Société Le Nickel (SLN), dont les performances au premier semestre ont été plombées par des blocages et des grèves.
« Nous fonctionnons depuis fin mai en conditions normales, avec nos nouveaux accords de temps de travail et nos autorisations d’export, donc nous espérons voir les premiers fruits de ces avancées opérationnelles dès le second semestre », a déclaré à la presse Christel Bories, la PDG du groupe, lors d’une conférence téléphonique.
« Tout le monde est inquiet sur la trésorerie de la SLN »
Le plan de sauvetage de la SLN repose sur un nouveau modèle économique incluant non seulement une hausse des volumes de minerai exporté mais aussi des progrès dans l’amélioration de la performance interne – avec une augmentation du temps de travail sur mine et une réorganisation -, ainsi qu’une baisse à court terme du prix de l’énergie.
« Toute la question maintenant, c’est celle de notre capacité à opérer sans perturbations », a souligné Christel Bories.
« A juste titre, tout le monde est inquiet sur la trésorerie restante de la SLN, (mais) si on met en oeuvre le plan, avec les éléments qu’on a déjà en mains aujourd’hui et, j’espère dans quelques semaine avec l’énergie, on peut inverser la tendance (…). »
Le plan pour la SLN vise à réduire son coût « cash » de production à hauteur de 1,30 dollar la livre en 2021 par rapport aux 5,8 dollars enregistrés en 2018 (et aux 6,05 dollars du premier semestre).
Une première étape décisive dans sa mise en oeuvre a été franchie en avril avec le feu du gouvernement de Nouvelle-Calédonie aux exportations de minerai de nickel de l’entreprise.
Avec Reuters