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Arianespace a maintenu son rythme de lancements en 2018 et confirmé sa première place sur le marché commercial dans un marché qui reste très attentiste avant un rebond attendu cette année.
« Au total, nous avons lancé 21 satellites, 13 commerciaux et 8 institutionnels », a déclaré Stéphane Israël, le PDG d’Arianespace lors d’une conférence de presse mercredi. « Nous avons travaillé pour 13 clients différents (…) qui représentent 11 pays différents. Nous avons montré notre rayonnement et notre diversité l’an dernier », a-t-il ajouté. Au total, la compagnie européenne a effectué onze lancements en 2018, dont quatre doubles, c’est-à-dire emportant deux satellites, ce qui lui a permis de maintenir son leadership sur ce segment l’an dernier.
« Nous en avons envoyé huit (satellites géostationnaires, ndlr), cela représente la moitié des satellites géostationnaires commerciaux qui ont été mis en orbite l’an dernier », a souligné le patron de la société européenne. Cette activité, dans la lignée du rythme de lancements des années précédentes, a permis à Arianespace de réaliser un chiffre stable de 1,4 milliard d’euros en 2018. Nous anticipons « comme les années précédentes des comptes à l’équilibre », a indiqué Stéphane Israël.
Sur le plan commercial, Arianespace a signé 18 contrats de lancement avec 15 clients différents en 2018, conformément à ses objectifs alors que le marché reste « très attentiste ». Au total, ils portent à 4,2 milliards le carnet de commandes d’Arianespace, représentant 54 lancements. Selon Stéphane Israël, « en valeur, il est 70% commercial et 30% institutionnel », soit l’inverse de celui de son principal concurrent, l’américain SpaceX, qui est à 75% institutionnel et à 25% commercial, selon le patron d’Arianespace.
« C’est maintenant la troisième année que le marché commercial et singulièrement le marché géostationnaire est extrêmement calme », a-t-il expliqué : cinq commandes de satellites télécoms ont été passées à l’industrie l’an dernier contre 22 en 2015, quinze en 2016 et huit en 2017.
Rebond en 2019 ?
« Dans ce contexte, Arianespace a accompli un bilan plus que remarquable », s’est-il félicité. « L’an dernier, il y a eu de façon incontestable, la réaffirmation de notre leadership sur le segment géostationnaire », a-t-il ajouté. Pour l’année à venir, Arianespace prévoit jusqu’à 12 lancements depuis le Centre Spatial Guyanais et va poursuivre la commercialisation de ses futurs lanceurs, notamment Ariane 6 qui remplacera l’actuelle Ariane 5 à partir de 2020.
Stéphane Israël a dit espérer que 2019 soit « celle du rebond » sur le segment géostationnaire, alors que le marché connaît une concurrence accrue et des volumes faibles, ce qui pèse sur les prix. « Nous avons beaucoup de discussions avec nos clients sur différents continents, et on sent à l’évidence un frémissement, que beaucoup de projets qui avaient été retardés sont maintenant en train de se concrétiser », a-t-il déclaré.
Sur le plan institutionnel, 2019 sera également une année importante avec la prochaine conférence ministérielle de l’ESA, l’Agence spatiale européenne, en novembre 2019 à Séville, qui devra définir la feuille de route d’Ariane 6 et de ses évolutions, y compris vers la réutilisation, au cœur de la stratégie de SpaceX. L’industrie européenne attend la signature de quatre contrats institutionnels pour la soutenir face à la concurrence, alors que les États se sont engagés à accorder cinq lancements par an à Ariane 6. « C’est ce qui nous permettra de nous battre à armes plus égales avec nos compétiteurs », a dit Stéphane Israël.
Il a notamment rappelé que la France avait passé un premier contrat institutionnel de la part d’un État membre européen pour le lancement du satellite CSO-3 avec Ariane 6, après ceux de la Commission européenne et l’ESA pour deux missions Galileo. « La France a donné l’exemple », s’est-il félicité. Enfin, la filière doit finaliser dans les prochaines semaines l’achat du dernier lot d’Ariane 5 et du premier lot d’Ariane 6 pour assurer la transition entre les deux lanceurs, qui s’étalera de 2020 à 2023.
Avec AFP.