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L’usage du numérique est encore peu développé en Guadeloupe, une situation à laquelle la Région souhaite remédier, en présentant vendredi ses objectifs en termes d’équipement et d’appropriation de l’outil internet par les usagers, lors du tout premier salon du numérique en Guadeloupe.
« L’objectif c’est 100 % de très haut débit en 2022″, a rappelé Fabrice Morvan, chef du service chargé du désenclavement numérique de la collectivité. Le projet du schéma directeur d’aménagement du numérique, présenté en début d’année, donne une ligne de conduite pour organiser la montée en débit du territoire et l’accès à internet pour tous. Ce qui est encore loin d’être cas, notamment à cause de la difficulté et du coût à connecter un territoire insulaire : « Le transit IP [bande passante] est au minimum trois fois plus cher qu’en métropole », souligne Fabrice Morvan.
Quant aux usages, selon une étude réalisée en septembre 2015 par le baromètre du numérique local, un Guadeloupéen sur trois « est mal à l’aise » avec les nouvelles technologies et 22% des foyers ne sont pas connectés. Autres indicateurs, en matière de réseau sociaux, si Facebook est utilisé par 90% des gens connectés, Twitter et Snapchat sont, comparativement à la métropole, sous-utilisés à raison de 21% et 10 % d’utilisation. Enfin pour les actes administratifs, seuls 53% des utilisateurs affirment utiliser les services numériques. Une situation qui va de pair avec la situation sociale, notamment le niveau de vie et les difficultés pour maîtriser la langue, comme le note également Dominique Dupont, responsable de la relation de service, à la CAF de Guadeloupe, présente sur le salon pour apprendre aux usagers et visiteurs à utiliser le site internet de l’organisme. « Cela n’est pas encore dans les moeurs », souligne-t-elle.
« Nous avons, sur plusieurs secteurs, comme l’éducation, la santé, la mobilité durable, l’économie, la culture et le tourisme, défini des orientations et une vingtaine d’actions pour inciter les Guadeloupéens à se saisir de l’opportunité numérique, notamment par le biais d’appels à projets » a indiqué Ludmilla Hermite, chef du service Développement des projets numériques à la Région, sans dévoiler le montant des appels à projets, ni leur contenu. Des « cyberbus » sillonnent déjà l’île, sorte de maisons ambulantes du numérique pour faciliter l’appropriation par les usagers de ces outils et une expérimentation de télé-échocardiographie est en cours en matière de e-santé entre Marie-Galante et le CHU de Pointe-à-Pitre.
Avec AFP.