C’est un constat alarmant que l’IEOM dresse, cette semaine, dans une note publiée sous le titre « La confiance décroche en Nouvelle-Calédonie ». Selon l’Institut, la confiance des chefs d’entreprise à diminué de 10% en un trimestre entrainant une baisse des investissements et des embauches.

« L’indicateur du climat des affaires (ICA), qui résume l’opinion des entrepreneurs interrogés sur la conjoncture, s’effondre au premier trimestre 2016 (-9,3 points) », peut-on lire dans la note publiée par l’IEOM, « il s’établit à 77,8 points, son plus bas niveau historique, à 22,2 points de sa moyenne de longue période ». Selon les analystes de l’IEOM, « cette dégradation marquée fait suite à un léger rebond au quatrième trimestre 2015. Elle s’explique pour partie par l’affaissement de l’opinion des entrepreneurs sur le trimestre écoulé. Hormis au troisième trimestre, cette composante passée de l’indicateur était restée globalement bien orientée en 2015 ». En d’autres termes, si la Nouvelle-Calédonie pensait avoir passé le pire en 2015, avec une conjoncture « durablement déprimée par une crise profonde », l’année 2016 pourrait surpasser 2015. Toujours selon l’enquête de l’IEOM, les volumes d’activités des entrepreneurs calédoniens sont en baisse. Depuis début 2016, cette baisse s’est accélérée pour atteindre les moins 30% par rapport à la moyenne. On observe également une même baisse dans la trésorerie des entreprises qui « s’altère durablement au premier trimestre 2016 ». Par conséquent, les prévisions d’investissement se trouvent à leur plus bas niveau depuis 2011, ce qui impacte aussi les perspectives d’embauche. Celles-ci, qui auraient dû enregistrer un rebond en février/mars, sont en baisse constante depuis fin 2015, où l’on constatait déjà une hausse de 9% des demandeurs d’emploi.

Cette note alarmante de l’IEOM enfonce le clou dans une Nouvelle-Calédonie déjà économiquement affaiblie par la crise du nickel. Ce constat jette un doute sur les capacités du Caillou à sortir de la crise, d’autant plus qu’avant fin 2018, les Calédoniens devront se prononcer sur leur avenir institutionnel. Reste à savoir si la Nouvelle-Calédonie sera économiquement et politiquement prête à se prononcer, elle qui était un modèle de réussite économique et politique pour les Outre-mer.