©Alexandre Haffner
Le réseau bas débit pour objet connectés, Sigfox, poursuit son déploiement sur l’île de La Réunion, l’île Maurice et Mayotte. A La Réunion, Sigfox s’appuie sur un opérateur local qui déploie les antennes et veut développer des usages spécifiques liés aux problématiques insulaires.
Pour Sigfox, les îles et les territoires enclavés sont adaptés à cette technologie de transmission bas débit frugal, bon marché et peu gourmand en énergie. Sur l’île de La Réunion, le groupe Solynvest en est convaincu et est devenu « Sigfox network operator » en créant la société IO Connect. Cette dernière a annoncé le déploiement de son réseau à La Réunion, Maurice et Mayotte.
Depuis fin août, la société IO Connect couvre 80% de l’île de La Réunion, soit 92% de la population. S’appuyant sur les pylônes TDF, une vingtaine de relais Sigfox sont actuellement installés sur l’île, sur la cinquantaine nécessaire pour une couverture totale. Le coût du déploiement est d’environ « 1 million d’euros », a expliqué Bruce Chane, directeur général d’IO Connect. A l’île Maurice, le réseau est en cours d’installation: la moitié de la population devrait être desservie d’ici fin 2016, toujours via les pylônes radio TDF. Mayotte devrait être connectée au premier trimestre 2017.
En ligne de mire: la gestion des ressources naturelles
Sigfox et son réseau bas débit cible plus particulièrement la gestion des ressources naturelles, « cruciale sur une île ». Par exemple, la société réunionnaise Teeo, qui a créé un logiciel de management énergétique, a commencé à basculer sa flotte de capteurs en Sigfox. « Nous allons faire de grosses économies par rapport à cette technologie, et avons hâte que des capteurs soient disponibles sous Sigfox pour tous nos usages, notamment électriques et liés au compteur Linky », affirme Dominique Vienne, fondateur de Teeo. La société, déjà utilisée localement, s’est aussi déployée dans l’Hexagone et sert de grands comptes comme Airbus, Vallourec ou Generali.
A terme, IO Connect espère que le déploiement rapide du réseau incitera des innovateurs à se pencher sur des usages liés aux problématiques insulaires, en plus des usages premiers, relativement classiques (gestion de l’eau, suivi de compteurs électriques et de gaz, déchets…). « Il y a beaucoup de choses à inventer », explique Bruce Chane. « Nous souhaitons dynamiser l’écosystème local en travaillant avec les universités, en organisant des hackathons, des maker tours… Nous sommes aussi en contacts avec l’opérateur Unabiz qui déploie Sigfox à Singapour et Taïwan et doit répondre aux mêmes défis que nous, à une échelle plus importante ».
En déplacement à La Réunion cet été, le PDG de Sigfox Ludovic le Moan a également évoqué les possibilités de faire de La Réunion une « IoT Island », à l’image de l’IoT Valley à Toulouse. De son côté, IO Connect veut faire grandir l’écosystème local, sensibiliser à la technologie et à ses usages, notamment auprès des décideurs de l’île, pour tenter d’y parvenir.