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L’Institut d’émission des départements d’outre-mer (IEDOM) a récemment publié le rapport annuel portant sur les délais de paiement pratiqués par les entreprises, les organismes publics et les collectivités locales des départements ultramarins.
64 jours de chiffre d’affaires contre 44 jours pour les délais clients et 73 jours d’achats contre 51 jours pour les délais fournisseurs. C’est la durée des délais de paiement interentreprises relevés par l’Iedom en 2017. Des délais qui restent trop long en Outre-mer par rapport à la moyenne nationale.«Les délais de paiement interentreprises 2017 s’inscrivent en hausse pour la troisième année consécutive, confirmant leur décrochage par rapport aux niveaux nationaux» souligne le rapport de l’IEDOM. «En 2017, 43 % des entreprises ultramarines subissent un retard de paiement clients. Ces derniers ont un impact important sur la trésorerie des entreprises qui, à leur tour, peuvent être incitées à reporter le règlement de leurs facture» poursuit l’IEDOM.
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— IEDOM-IEOM (@IEDOM_IEOM) September 2, 2019
3 départements sur 5 réduisent le délai global de paiement
Du côté des délais de paiement au niveau des organismes publics et des collectivités publiques, l’IEDOM observe des résultats en demi-teinte dans les départements et régions ultramarines de façon globale. « Le délai de paiement se réduit de 1,8 jour pour se situer à 20,8 jours. Il reste très au-dessus (+4,5 jours) du délai national fixé à 16,3 jours et se positionne à 0,8 jour de l’objectif national fixé à 20 jours».
Par département, La Réunion représente 33,3 % des demandes de paiement, suivi par celui de la Martinique avec 27,7 %. À eux deux ils représentent 61 % des demandes de paiements payées dans les départements domiens. Cette part est stable sur les quatre dernières années. En 2018, trois départements sur cinq réduisent leur délai global de paiement. Mayotte se distingue avec une amé-lioration de 15,1 jours, la Martinique de 2,8 jours et la Guadeloupe de 0,8 jour. Il convient de noter le très bon résultat de ce dernier département qui affiche un délai global de paiement de 9,7 jours.
Le secteur public local et hospitalier en difficulté
Le délai global de paiement du secteur public d’Etat s’établit à 20,8 jours, nettement inférieur au 30 jours réglementaires. En revanche, le délai global de paiement du secteur public local et hospitalier est très dégradé. « Dans les départements et régions d’outre-mer (DROM),entre 2013 et 2018, le délai global de paiement s’est allongé de 21,8 jours, passant de 44,7 jours en 2013 à 66,5 jours en 2018», précise l’IEDOM. Elle s’explique selon ce dernier par « l’état dégradé de la trésorerie des départements, régions et des établissements publics locaux et hospitaliers d’outre-mer, rendu encore plus délicat par des crises économiques, sociales, et climatiques qu’ont connu les territoires ultramarins ces dix dernières années». Cette situation préoccupante pénalise la trésorerie des entreprises, mettant en difficulté les plus fragiles d’entres-elles, tout particulièrement dans les secteurs de la construction (délais clients moyens de 123 jours), du soutien aux entreprises ou des transports.
L’IEDOM soutient que « tous les acteurs économiques doivent être plus que jamais mobilisés pour agir dans le sens d’une réduction des délais de paiement, notamment dans le secteur public local et hospitalier». Il a par ailleurs formulé plusieurs propositions à savoir engager, à l’instar des propositions de l’Observatoire des délais de paiement dans l’Hexagone, une démarche d’ouverture de l’ensemble des données relatives aux délais de paiement des collectivités locales ultramarines, encourager l’extension ausecteur public local et hospitalier de la dématérialisation des factures engagées pour le secteur public d’État et sensibiliser les acteurs économiques aux conditions de paiement des TPE, acteur majeur de la création d’emplois dans l’Outre-mer.