L’IEDOM-IEDOM a dressé ce jeudi 12 avril lors d’une conférence de presse à Paris, un bilan de la situation économique et monétaire en Outre-mer en 2017. Une année qui se caractérise par une conjoncture économique favorable.
La reprise économique semble bien ancrée dans les différents territoires ultramarins selon l’IEDOM-IEDOM. « L’année 2017 a été un point d’orgue de la croissance économique en outre-mer. Il faut remonter à une dizaine d’années auparavant pour retrouver un tel niveau » confirme Marie-Anne Poussin-Delmas, présidente de l’Institut des Emissions des Départements d’Outre-mer. « La conjoncture a évolué favorablement malgré les événements climatiques aux Antilles. En Guyane, si la crise sociale a fortement impacté l’activité économique, l’indicateur du climat des affaires est optimiste même si la situation reste encore tendue », précise-t-elle.
La bonne santé de l’économie ultramarine est également marquée par une consommation des ménages qui repart à la hausse, des entreprises moins fébriles à l’investissement. « A titre d’exemples, la vente de véhicules neufs bat des records en Polynésie et à la Réunion où plus de 25 000 véhicules ont été vendus l’année dernière », souligne Philippe La Cognatta. A cela s’ajoute, une activité bancaire qui a positivement accompagné cette dynamique économique.
Le tourisme et l’économie bleue, des secteurs porteurs
Le secteur touristique enregistre de belles performances que ce soit pour le tourisme de séjour ou la croisière. Record du nombre de touristes en Martinique et à La Réunion, une croissance du trafic passager de plus de 8% en Guadeloupe. « Plusieurs raisons expliquent cette embellie du secteur touristique: des tarifs avantageux des billets d’avion résultant de la baisse du prix du baril du pétrole, une concurrence marquée par l’arrivée de nouvelles compagnies dans les différents bassins régionaux, une communication efficace de la part des offices du tourisme ». indique Philipe La Cognatta.
Portée par un trafic maritime en pleine expansion, l’économie bleue connaît aussi une belle évolution. « Le Grand Port maritime de la Réunion est aujourd’hui le premier port de l’Outre-mer français en termes de trafic global de marchandises et de trafic de conteneurs. Dans le Pacifique, le port de Nouméa s’est imposé comme le deuxième port de transbordement de l’Océanie après les Fidji ».
Seul ombre au tableau, un marché de l’emploi de l’emploi en demi-teinte. « Le chômage reste structurellement élevé dans les départements ultramarins avec un taux de 18% en Martinique, de 22% à la Réunion et près de 25,9% à Mayotte. Beaucoup de facteurs expliquent ce paradoxe. Il existe notamment une forte inadéquation entre l’offre et la demande ».
Des perspectives 2018 favorables
Pour l’IEDOM-IEOM, ce dynamisme économique se poursuivra en 2018. Il semble bien orienté dans les départements français d’Amérique, notamment en Guyane où le territoire est en attente des concrétisation des Accords de Guyane.
« L’invasion des sargasses, même si elle est très pénalisante pour les activités nautiques, ne devrait pas avoir de gros impacts sur cette embellie économique », poursuit Philippe La Cognatta. Des effets qui pourront être vite effacés avec les événements de la Route du Rhum, cette année. « Nous avons remarqué que les Routes du Rhum ont eu un impact très favorable en terme de retombées économiques ».
Dans l’Océan Indien, des incertitudes subsistent pour Mayotte où l’environnement social pourrait bien peser sur l’activité économique quand La Réunion cherchera à prolonger son rythme de croissance soutenu.
Dans le Pacifique, l’économie calédonienne semble tourner la page de la crise du nickel même s’il existe un certain attentisme des chefs d’entreprise à l’approche du référendum d’autodétermination.