Economie en Outre-mer: Les conjonctures économiques des Outre-mer au 3ème trimestre 2016

Economie en Outre-mer: Les conjonctures économiques des Outre-mer au 3ème trimestre 2016

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L’Institut d’émission des Départements d’Outre-mer (IEDOM) a publié, courant décembre, les dernières tendances conjoncturelles du troisième trimestre 2016 pour Saint-Pierre et Miquelon, la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane, Mayotte et La Réunion. Dans le Pacifique, c’est l’Institut d’émission d’Outre-mer (IEOM) qui a publié ses points conjoncturels du 3ème trimestre 2016 pour la Polynésie française, Wallis et Futuna et la Nouvelle-Calédonie. Tour d’horizon.

Saint-Pierre et Miquelon : activité économique soutenue mais des signes d’essoufflement

Au troisième trimestre 2016, « la consommation des ménages demeure bien orientée », indique l’IEDOM. « Les importations à destination des ménages s’inscrivent en hausse sur un an (+19,6 %), pour s’établir à 8,9 millions d’euros », une progression qui serait due aux biens durables, « dont les importations ont doublé par rapport à la même période en 2015. À l’inverse, les importations de produits alimentaires diminuent de 1,6 % ». Toutefois, la baisse des ventes de véhicules aux particuliers, de 25% sur 2016 et de 11,3% au 3ème trimestre, laisse entrevoir « des signes de fléchissement ». Les crédits à la consommation sont à la hausse au 3ème trimestre, +0,5%, mais à la baisse sur toute l’année, -1%.

Le maintien de la consommation des ménages serait principalement dû au marché du travail « dans une situation de quasi-plein-emploi ». « L’indicateur de chômage de l’archipel s’établit à 4,1 %, en baisse de 0,5 point au cours des douze derniers mois ». Côté prix à la consommation, ceux-ci repartent à la hausse: « Les prix des produits alimentaires enregistrent l’accroissement le plus net (+0,5 %), devant les produits manufacturés (+0,3 %) et les services (+0,1 %) ». Seuls les produits énergétiques baissent de 0,3%. Hormis les prix de l’alimentation (+1,8 %) et des services (+1,6 %), les prix à la consommation sont néanmoins en baisse sur toute l’année (-0,8 % après -0,7 % et -1,1 % aux premier et deuxième trimestres 2016).

Du côté des entreprises, l’investissement demeure « fragile ». « Le troisième trimestre 2016 témoigne d’un ralentissement très net des ventes de véhicules utilitaires. Les niveaux enregistrés sont fortement en deçà de ceux observés les années antérieures, ce qui se traduit par un fort repli des ventes sur le trimestre (-34,0 %) et sur l’année (-46,8 %) ». Après un rebond de 3,4% au trimestre précédent, les crédits d’investissement baissent de 1,1% au 30 septembre. En revanche, ces derniers continuent de progresser de 0,4% en 2016, mais à un rythme nettement moins soutenu qu’en début d’année (+12,7 % au premier puis +5,9 % au deuxième trimestre).

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Martinique: Un climat des affaires indécis

Au troisième trimestre 2016, l’indicateur du climat des affaires (ICA) en Martinique se stabilise (+0,4 point) indique l’IEDOM. Une stabilisation qui intervient après quatre trimestres de baisse. « Si l’économie martiniquaise n’apparaît pas en difficulté, elle peine cependant à amorcer un nouveau cycle de croissance », nuance l’IEDOM. Au troisième trimestre 2016, l’indice des prix à la consommation est stable (0,0 %) après une hausse de 0,3 % au trimestre précédent. Les prix de l’alimentation (+0,6 %) et des services (+0,2 %) « se raffermissent » sur le trimestre alors que les prix des produits manufacturés et de l’énergie diminuent, respectivement -0,5 % et -0,3 %. Sur tout 2016, les prix à la consommation baissent de 0,3%.

Côté marché du travail, « le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A s’établit à 41 820, au plus bas depuis septembre 2011″ et continue de reculer à un rythme soutenu : -1,5 % par rapport à fin juin, et -5,2 % sur un an. La consommation des ménages montre des « signes d’essoufflement »: bien que sur le trimestre, le chiffre d’affaires des hypermarchés observe un léger rebond d’1,3%, il enregistre une baisse de 1,1 % sur tout 2016 par rapport à 2015. Côté entreprises, les importations de biens d’équipement s’accélèrent sur le trimestre (+8,3 %), et sur 2016 (+2,9 %). De même, les immatriculations de véhicules utilitaires se redressent de 13,7% sur le trimestre et de 4,8 % en 2016. Enfin, les indicateurs de vulnérabilité des entreprises s’améliorent : le nombre de personnes morales en interdiction bancaire poursuit son repli de 0,4 % sur le trimestre de 1,9 % en 2016.

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©Jean-Marc Lecerf

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Guadeloupe: amélioration sensible du climat des affaires

À la fin septembre 2016, l’indicateur du climat des affaires en Guadeloupe progresse sensiblement de 5,9 points. Au troisième trimestre, l’indice des prix à la consommation est en légère hausse de 0,2%, à l’instar du trimestre précédent (+0,5 %). Sur toute l’année 2016, les prix augmentent également de 0,2 %, impactés par la progression des prix des produits manufacturés (+0,6 %), de l’alimentation (+0,9 %) et des services (+0,9 %). Les prix de l’énergie restent toutefois en repli par rapport à l’année précédente (-4,9 %). Malgré cette légère hausse des prix, la consommation des ménages est aussi en hausse mais orientée différemment : les importations de produits courants et de biens d’équipement du foyer affichent des hausses identiques de 9,9 % alors que l’importation de produits agroalimentaires baisse de 0,7%.

Côté marché du travail, le nombre de demandeurs d’emploi en fin de mois de catégorie A s’établit à 56 310 fin septembre, soit une augmentation de 0,6 % par rapport à fin juin 2016. Mais sur un an, la baisse du nombre de demandeurs d’emploi se poursuit (-2,3 %). Pour l’investissement des entreprises, les importations de biens intermédiaires augmentent de 5,2 % par rapport au deuxième trimestre et de 1,3 % en 2016. De même, les importations de biens d’équipement progressent de 1,9 % sur trois mois et de 0,5 % par rapport au troisième trimestre 2015. « À fin septembre, les chefs d’entreprise interrogés font globalement part d’intentions d’investir en hausse pour les douze prochains mois », précise l’IEDOM.

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Guyane: Redressement du climat des affaires

Depuis le premier semestre 2016, l’indicateur du climat des affaires en Guyane est en progression. Cette tendance se poursuit sur le troisième trimestre avec une hausse de 4,2 points et atteint 92 points. Toutefois, il demeure à 8 points en dessous de sa moyenne de longue période (100 points). « Cette évolution s’explique par une appréciation positive des chefs d’entreprise », explique l’IEDOM. Et malgré des prévisions moins pessimistes au troisième trimestre 2016, « les chefs d’entreprise restent majoritairement peu enclins à investir dans les douze prochains mois ». Les chefs d’entreprise étaient également moins nombreux à faire état d’une dégradation de leur activité et « constatent une amélioration de leur trésorerie et un allègement de leurs charges ». Toutefois, « les professionnels redoutent un ralentissement de leur activité, et une dégradation de leurs principaux soldes de gestion » alerte l’IEDOM.

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Mayotte: Le climat des affaires se dégrade mais…

Au troisième trimestre à Mayotte, l’Indicateur du climat des affaires s’établit à 90,1 points, soit 10,0 points en dessous de sa moyenne de longue période (100 points). « Confirmant la morosité ambiante », cette dégradation s’expliquerait par l’appréciation défavorable des entrepreneurs sur le trimestre écoulé (-3,2 points) et sur des anticipations négatives sur le trimestre à venir (-6,7 points). Côté emploi, le nombre de demandeurs baisse « légèrement » d’1,9 % au troisième trimestre, après deux trimestres en hausse. Au 30 septembre 2016, Pôle emploi comptabilise 12 468 demandeurs d’emploi de catégorie A. Sur les 9 premiers mois de 2016, le nombre de demandeurs d’emploi augmente de 3,6 %.

L’Indice des prix à la consommation diminue de 0,3 %, entraîné par la baisse des prix des produits manufacturés (-0,9 %). Les prix des produits alimentaires (-0,1 %), des services (+0,1 %) et de l’énergie (+0,1 %) sont stables. De son côté, la consommation des ménages se maintient. « Hormis les importations de biens d’équipement du foyer qui reculent de 8,3 %, les indicateurs suivis continuent pour la plupart de progresser. Les importations de produits courants augmentent de 1,9 % et les immatriculations de véhicules neufs de 11,1 % (CVS). L’encours des crédits à la consommation croît de nouveau de 4,4 % (+15,8 % sur un an) ». Côté entreprises, l’encours des crédits à l’investissement progresse légèrement de 0,6 % au troisième trimestre, tandis que celui des crédits à l’habitat des entreprises connaît une franche augmentation, tant sur le trimestre (+22,5 %) que sur l’année (+35,7 %).

Toutefois, l’IEDOM note une progression de 6,4 % des importations, malgré une baisse des importations de biens d’équipement (-8,3%). Et si l’IEDOM constate une activité sectorielle contrastée, l’activité touristique mahoraise bénéficie d’un trafic aérien en progression au troisième trimestre. Le nombre de vols à l’arrivée ou au départ de l’aéroport de Dzaoudzi augmente de 14,1 % et le nombre de passagers de 15,2 %. En données chiffrées, 79.291 passagers sont passés par l’aérogare de Pamandzi entre juillet et septembre 2016.

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La Réunion: Sursaut encourageant du climat des affaires

A La Réunion, l’indicateur du climat des affaires gagne près de trois points au troisième trimestre 2016 et s’établit à 102,1 points, repassant ainsi au-dessus de sa moyenne de longue période et de celle des années 2014 et 2015. Pour le marché du travail, le nombre de demandeurs d’emploi enregistrés en catégorie A à Pôle emploi augmente de 0,9 % et se chiffre à 135 650 demandeurs à fin septembre 2016. Cette hausse des demandeurs en catégorie A est à relativiser par rapport à la nette baisse du nombre de demandeurs d’emploi de la catégorie D (-25,5 % après +29,6 % à fin juin 2016).

Comme au trimestre précédent, l’indice des prix à la consommation progresse de 0,4 % au troisième trimestre 2016 et de 0,2 % en moyenne sur les neufs premiers mois de l’année. Selon l’IEDOM, « cette légère hausse est liée à l’augmentation des prix des services et de l’énergie ». Concernant la consommation des ménages, « tous les indicateurs sont au vert ». Les ventes de véhicules de tourisme sont « dynamiques » avec une hausse de 11,2 %. Les importations à destination des ménages sont également bien orientées : +1,7 % pour celles de produits courants, +4 % pour les biens d’équipement et +2,9 % pour les produits des industries agroalimentaires. Enfin, « les encours de crédits à la consommation (…) progressent de 1,5 % à fin septembre après +2,2 % au deuxième trimestre, soit +6,1 % » en 2016.

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Polynésie française: Amélioration de la situation financière des entreprises

Au troisième trimestre 2016, la conjoncture économique polynésienne demeure favorable. L’indicateur du climat des affaires, dont le rythme de progression s’accélère de +3,1 points, après +1,7 point au trimestre précédent, atteint 114,5 points, un plus haut depuis le début des années 2000. L’indice de l’emploi salarié marchand affiche une hausse de 1,4% au troisième trimestre 2016, après +0,7 % au trimestre précédent. Hormis le commerce (-0,3 %), tous les secteurs sont concernés, surtout l’industrie (+2,7 %) et la construction (+2,6 %). Sur les neuf premiers mois de 2016, la progression est de 1,7 % et l’ensemble des secteurs y participe. Les plus fortes évolutions sont celles de l’hôtellerie-restauration (+3 %), des autres services (+1,9 %) et du commerce (+1,4 %). Le BTP, contributeur le plus modeste, enregistre une hausse de 0,3 %.

L’indice des prix à la consommation est en repli de 0,3 % au troisième trimestre 2016. Les plus fortes contributions à la baisse sont les prix des transports (-1,3 %) et des produits alimentaires (-0,4 %). Toutefois, le logement, l’eau, l’électricité, le gaz et autres combustibles affichent une hausse de 0,1% et l’hôtellerie-restauration de 0,2%. De son côté, la consommation des ménages « demeure mitigée ». « Alors que les importations de biens de consommation hors alimentaires reculent de 3,4 %, celles de biens alimentaires progressent significativement (+10,1 %). Les immatriculations de véhicules neufs apparaissent encore en retrait (-3,2 %), de même que celles des voitures d’occasion (-2,1 %) », note l’IEOM. L’investissement, des ménages et des entreprises, progresse également et les importations sont en hausse de 6% au troisième trimestre 2016.

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Wallis et Futuna: L’activité économique soutenue par la consommation des ménages

Au troisième trimestre à Wallis et Futuna, les dépenses de consommation en provenance des ménages restent vigoureuses, dans un contexte de baisse des prix. L’entrée en vigueur de la mesure « bas salaire », ainsi que l’octroi de prêts à la consommation par le système bancaire expliquent principalement cette évolution. L’investissement des entreprises demeure atone. L’indice des prix à la consommation enregistre une nouvelle baisse de 0,5% au 30 septembre 2016. Sur un an, il recule de 3,1%. La consommation des ménages est au beau fixe: les importations de biens de consommation augmentent de 8,5% pour le troisième trimestre consécutif et « les importations de biens d’équipement du foyer, de produits pharmaceutiques, et d’articles d’habillement, progressent respectivement de 34,7 %, 25,3 % et 24,4 % en rythme annuel ».

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Nouvelle-Calédonie: L’indicateur du climat des affaires poursuit (difficilement) son redressement

Après une lourde chute en 2015, l’indicateur du climat des affaires progresse de 3,2 points au troisième trimestre 2016, sans pour autant « résorber l’effet de la chute brutale enregistrée jusqu’au premier trimestre 2016″, précise l’IEOM. La situation du marché du travail continue à se dégrader au troisième trimestre 2016 et le décalage entre l’offre et la demande s’accentue: la demande d’emploi progresse de 6,4 % (+14,0 % en 2016), et le nombre de demandeurs d’emploi s’établit à un niveau « historiquement élevé » (plus de 8 000 demandeurs). La consommation des ménages recule tandis que l’investissement des entreprises « peine à redémarrer » alors que celui des ménages reste bien orienté avec une hausse de 8,4% de l’encours des crédits à l’habitat. Enfin, le secteur du nickel est « mieux orienté » grâce à une baisse des stocks mondiaux et un redressement des cours en juillet 2016.

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Synthèse rédigée à partir des dernières tendances conjoncturelles du troisième trimestre 2016 publiés par l’IEDOM et l’IEOM.