Le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie devant le Congrès ©Facebook / Thierry Santa
Le gouvernement de Nouvelle-Calédonie a présenté mardi un projet de loi de pays pour relancer l’économie, en berne depuis plusieurs années en raison des incertitudes institutionnelles et de cours du minerai de nickel volatils.
« Notre but est de retrouver un à deux points de croissance pour l’économie calédonienne au cours des prochains mois », a déclaré à la presse Christopher Gygés, membres du gouvernement en charge de l’économie. Ce texte est le fruit d’un « Grand débat » lancé début août par l’exécutif pour donner la parole aux entrepreneurs et consigner leurs attentes. La simplification administrative, le soutien à l’entreprenariat, le soutien au pouvoir d’achat et la diversification de l’économie, très dépendante de l’industrie minière, constituent les axes principaux de la loi, qui devrait être soumise aux élus du Congrès d’ici fin décembre.
« Ce n’est pas un plan idéologique mais pragmatique qui vise à donner un cap à l’économie et à redonner confiance », a également indiqué Christopher Gygès, se félicitant que le texte ait été adopté à l’unanimité des 11 membres du gouvernement collégial. La création d’un droit à l’erreur pour le contribuable, la réduction de niches fiscales, la défiscalisation des heures supplémentaires, l’instauration d’une prime exceptionnelle (non obligatoire) de pouvoir d’achat ainsi qu’un crédit d’impôt recherche et innovation figurent au rang des mesures.
Président de l’Usoenc (Union syndicale des ouvriers et employés de Nouvelle-Calédonie), Milo Poaniewa a déploré que les salariés n’aient pas été associés au Grand débat et à l’élaboration de cette loi. « On n’a pas encore le texte. Le gouvernement fait du ‘Macron’ et passe au-dessus des corps intermédiaires. Qu’il ne vienne pas s’étonner ensuite », a-t-il déclaré.
La Nouvelle-Calédonie a enregistré en 2018 un taux de croissance de 0,6%, alors que l’économie est marquée par « l’attentisme » de ses acteurs, compte tenu de l’incertitude politique. Un référendum sur l’indépendance, gagné par les pro-français, a eu lieu le 4 novembre 2018 tandis qu’un deuxième, dont la date vient d’être arrêtée par le Premier ministre, se tiendra le 6 septembre 2020.
Avec AFP.