Illustration ©Port autonome de Papeete
Ce mercredi 20 août, l’Institut de la statistique en Polynésie (ISPF), l’Institut d’émission d’Outre-mer et l’Agence française de développement ont présenté les Comptes économiques rapides de la Collectivité en 2018. Résultats : une économie au beau fixe avec un PIB en croissance estimé à 2,5%.
615,5 milliards de Fcfp : c’est le PIB de la Polynésie estimé en 2018. Il s’agit de la cinquième année de croissance positive, et depuis 2012, supérieure à l’Hexagone. La Collectivité d’Outre-mer n’a toutefois pas retrouvé sa croissance d’avant 2008, année durant laquelle la crise internationale avait durement impacté l’économie polynésienne. « Cette croissance de 2,5% est un rattrapage presque mécanique de la crise des années 2007 à 2013 » a expliqué Nicolas Prud’homme, directeur de l’ISPF.
« Cette croissance est fragile, car elle est très dépendante de la consommation des ménages, du tourisme et des taux d’intérêts bas. Nous sommes soumis aux facteurs extérieurs. De plus, le PIB est un indicateur qui ne fait pas la différence entre une croissance favorable aux plus nécessiteux et à l’environnement. Mais nous sommes optimistes pour l’avenir proche, nous sommes en train de compiler les chiffres du deuxième trimestre 2019 et les résultats sont favorablement orientés ».
Consommation des ménages, des administration publics et investissements
Selon les économistes, le principal moteur de cette croissance en progression est, en premier lieu, la consommation des ménages. Celle-ci atteint 397 milliards de Fcfp, soit une progression de 2,5%, portée par le maintien et la création de 1500 emplois à temps-plein, une hausse des revenus et des taux d’intérêts bancaires relativement bas. Les dépenses de consommation des administrations publiques jouent également en faveur de la Polynésie. En effet, celle-ci sont en haussed’1,3%.
Quant aux exportations, elles affichent des résultats plus nuancés. Si les exportations de service sont en hausse de 9%, en partie grâce à la hausse de la fréquentation touristique, les exportations de bien sont en baisse de 2,3%. « Depuis 2008, les exportations de vanille et de poissons connaissent une progression relativement régulière, mais les exportations de perles stagnent depuis 10 ans », précise Radio 1 Tahiti. Enfin, les investissements sont également porteurs de cette croissance polynésienne en progression. En valeur, les investissements privés (ménages et entreprises) sont en hausse de 3,2% et les investissements publics de 6%.
Une balance commerciale déficitaire
Toutefois, la Polynésie enregistre encore une balance commerciale déficitaire. Les achats de véhicules, de bien d’équipement et la hausse des prix de l’énergie et notamment du pétrole, contribuent à une augmentation de 8% des importations, et « l’ensemble conjugué à la baisse des exportations de biens contribue à une dégradation de 9% du solde de la balance commerciale ». « Des importations qui progressent signifient une économie qui se renforce », nuance toutefois l’ISPF. Et si les prévisions sont également positives pour 2019, les économistes n’en sont pas moins prudents puisque la santé de l’économie de la Collectivité dépend beaucoup du contexte international.