©CPME La Réunion
La CPME Réunion a dévoilé, ce lundi 2 octobre, les premiers résultats de l’étude REELLE (Ré-Enraciner l’Economie LocaLE). Selon ces premiers résultats, « l’économie réunionnaise est déjà très tournée vers le marché intérieur : plus de 80% des échanges se font au sein du territoire ». L’étude complète sera dévoilée les 30 et 31 octobre prochain.
« Analysant les échanges économiques du territoire réunionnais », les premiers résultats de l’étude REELLE ont été présentés en présence des acteurs économiques, sociaux et politiques de l’île. « Ils font état d’une production locale qui satisfait globalement la demande de notre région », indique la CPME Réunion dans un communiqué. « Cette étude, dont l’objectif est de présenter une photo dynamique de l’économie réunionnaise, devra permettre de poser les bases d’un dialogue social territorial vertueux. Chaque acteur, dans ses rôles respectifs, aura la responsabilité de s’approprier les résultats afin de promouvoir le développement économique ».
Ainsi, plus de 80% des échanges économiques se font à l’intérieur du territoire réunionnais. « La demande globale locale s’élève à 25,9 milliards alors que l’offre est de 21, 3 milliards d’euros. L’importation se monte à 5,2 milliards d’euros alors que l’exportation est seulement de 0,68 milliard », note l’étude. « En comparaison avec des territoires équivalents en métropole, La Réunion exporte 20 fois moins ». L’étude complète portera sur 380 métiers et 23 secteurs. Mais déjà, trois secteurs ont été analysés lors des premiers résultats.
Des disparités au sein des secteurs économiques
« Le secteur de l’agriculture et de la pêche est autonome à 61%, le secteur de l’agro-alimentaire à 76% et le secteur du consulting et de l’expertise à 59% », indique l’étude. « Au sein d’un même secteur il peut y avoir de grandes disparités : ainsi par exemple dans les secteurs de l’agriculture et de la pêche, La Réunion est autonome à 97,9% pour l’élevage de volailles et la production d’œufs alors que pour la culture de céréales, riz, légumineuses, oléagineuses, le degré d’autonomie est seulement de 2,2% ».
Lancée par la CPME Réunion avec le soutien de la DIECCTE, l’étude REELLE a été réalisée par le cabinet UTOPIES, spécialisé dans l’accompagnement de la transformation des territoires. « Via l’analyse de la production et de la demande locales secteur par secteur, cette étude met en évidence les potentialités de relocalisation économique et les opportunités de développement en termes de diversification et de densification des activités », explique la CPME. « Ainsi l’étude permettra de connaître les secteurs où la demande n’est pas couverte localement et d’en booster le développement ». L’étude complète sera dévoilée lors d’une formation action auprès des acteurs économiques et institutionnels de l’île, les 30 et 31 octobre. « L’occasion pour chacun d’assimiler les méthodes et de mettre en place des plans d’action concertés », plaide la CPME.
« Défaire les croyances autour de notre économie »
L’étude sera rendue publique « afin que chacun puisse s’emparer de cette problématique ». « C’est une démarche qui concerne tout l’écosystème local, les institutions, les acteurs économiques et la population réunionnaise », assure la CPME. « Cette démarche a aussi vocation à être déclinée au sein des autres territoires ultra-marins et dans la perspective de l’organisation des prochaines assises de l’Outre-mer, d’être un socle possible des réflexions ». Le Président de la CPME Réunion, Dominique Vienne, ainsi que la Déléguée générale, Santhi Véloupoulé, ont présenté « cette approche » auprès des équipes de la Ministre des Outre-mer Annick Girardin, ainsi qu’au rapporteur des Assises Thierry Bert, au Conseiller Outre-mer de l’Elysée, Stanislas Cazelles, au sénateur Michel Magras, également Président de la délégation Outre-mer au Sénat et à Olivier Serva, député de Guadeloupe et Président de la délégation Outre-mer à l’Assemblée nationale.
« Les conditions du succès de cette étude reposent sur la capacité de tous les acteurs du territoire de se l’approprier et d’en multiplier la portée », défend Dominique Vienne. « Un tel projet nous concerne tous : il a vocation à défaire les croyances autour de notre économie, établir le dialogue autour d’un diagnostic partagé et se mettre d’accord sur les actions à mener pour un développement vertueux de La Réunion », poursuit-il. « Connaitre le métabolisme économique de son île est un atout incroyable pour adapter et construire La Réunion de demain ».