Economie à La Réunion: Eric Leung, Président de la CPME Reunion :« Le chef d’entreprise local doit être le moteur du développement de notre territoire »

Economie à La Réunion: Eric Leung, Président de la CPME Reunion :« Le chef d’entreprise local doit être le moteur du développement de notre territoire »

© CPME Réunion

Une soixantaine d’entrepreneurs locaux a participé à la traditionnelle conférence de rentrée de la CPME Réunion, ce jeudi 12 septembre 2019 à Saint-Denis. Lors de cette conférence de préférence, le nouveau délégué général de la CPME Réunion a été présenté. Il s’agit de Jean-Philippe Payet.

Eric Leung, président du syndicat patronal depuis le mois de mars, y a réaffirmé le positionnement de l’organisation en tant que syndicat patronal de “combats” et de “propositions”. Il est revenu sur l’action amorcée durant les six premiers mois de sa mandature, et a exprimé sa vision sur les dossiers majeurs de l’économie tels que la réforme des aides aux entreprises ou l’état de la concurrence sur le territoire. Cette conférence de rentrée était également l’occasion de dévoiler le nom du nouveau délégué général de la CPME Réunion, Jean-Philippe Payet, en poste depuis le 1er Septembre 2019. Il succède à Santhi Véloupoulé et aura pour mission de poursuivre la mise en œuvre de la feuille de route 2018-2021 de la CPME Réunion.

Réforme des aides économiques
Au sujet de la nécessaire adaptation des TPE et PME suite à la réforme des aides fiscales et sociales mises en œuvre depuis 2018, les représentants de la CPME font le constat lucide de certaines imperfections, mais considèrent manquer encore de recul pour en décréter l’échec. Ce sujet sera porté à l’ordre du jour des rencontres prévues dans les prochaines semaines avec le Président de la République et la ministre des Outre-mer.

Favoriser les équilibres économiques à La Réunion
“Oui à l’entreprise locale, oui à l’équité économique”. Par cette formule, Eric Leung, président de la CPME, a rebondi sur l’actualité économique avant de marteler l’identité de son organisation, attachée “par principe” à l’entrepreneuriat patrimonial et à l’entreprise locale.

L’état de la concurrence à La Réunion est un combat mené de longue date par la CPME, héritière d’organisations comme l’ORPME et le SYPMER qui ont lutté en leur temps en faveur des petits commerçants contre le développement des grandes surfaces.

Aujourd’hui, des phénomènes de concentration économique peuvent déstabiliser une petite économie insulaire et nos particularités doivent impérativement être prises en compte par le régulateur. La vente de Vindemia le montre encore, mais pour la CPME le malaise est plus profond. « D’autres secteurs sont concernés par des opérations de concentration à l’image de l’activité maritime et portuaire, ou encore du logement social» a souligné Eric Leung au micro de RTL Réunion. Sur ces dossiers, la CPME sollicite une audition auprès de l’Autorité de la concurrence. Elle demande, en parallèle, une véritable instance territoriale de régulation économique. Cette évolution permettra aussi de répondre à l’exigence de transparence et de démocratie directe exprimée par le mouvement des Gilets jaunes. En tant que membre de cette future instance, la CPME prendra toute sa part dans le contrôle du respect des règles de concurrence. Il s’agit là d’une question d’intérêt général et d’équité.

5. Photo conférence de rentrée

La CPME alerte également sur la nécessité de mieux accompagner les mutations de l’économie réunionnaise avec un fonds réunionnais d’investissement auquel nos entreprises participeront. L’enjeu est d’accompagner la transition démographique qui a commencé à la tête des entreprises réunionnaises, et qui verra 30 % de nos TPE/PME être confrontées à des enjeux de succession dans les années à venir. Il s’agit de préserver le patrimoine matériel et immatériel ainsi que le savoir-faire local.

Développer une stratégie territoriale partagée

La CPME appelle enfin de ses vœux l’émergence d’une véritable stratégie territoriale partagée. A l’image des contrats de convergence, elle propose l’élaboration d’un “contrat pour un avenir partagé (CAP)” entre acteurs publics et acteurs privés afin d’acter des engagements réciproques contraignants en faveur d’un développement durable de La Réunion. La CPME aura l’occasion de développer ce nouveau CAP dans le cadre de la future conférence territoriale qu’elle appelle également de ses vœux. Notre ambition est de remettre le chef d’entreprise réunionnais à sa place de moteur du développement du territoire.

Pour en savoir plus,  retrouvez Eric Leung au micro de RTL Réunion

Jean-Philippe Payet, nouveau délégué général de la CPME Réunion

© CPME Réunion

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Jean-Philippe Payet, délégué général de la CPME Réunion depuis le 1er Septembre 2019 est diplômé en Droit et Relations Internationales. Il a occupé des postes à responsabilité au niveau intercommunal à La Réunion. Il a ensuite été en charge de l’innovation au Conseil Régional, avant de piloter le Centre d’intelligence économique régional au sein de la SR21.
En 2007, il s’installe en Egypte et exerce comme consultant pour le compte de diverses agences internationales africaines (COMESA, COMESARIA, IDB, COI…) dans l’évaluation de leur performance, le développement de projets, et la stratégie.

Spécialiste de l’évaluation des politiques publiques, de la planification stratégique, ainsi que des questions de gouvernance et de mobilisation des acteurs privés ; il a par exemple assuré le suivi et l’évaluation de projets d’aide au développement pour l’Union Européenne ou l’Agence française de
développement. Il a également collaboré avec des organisations internationales et des Etats étrangers comme Djibouti, Congo-Brazzaville, Seychelles.
Passionné par l’adaptation des sociétés insulaires aux mutations de leur environnement, il a été conseiller au cabinet de la ministre des Outre-mer Ericka Bareigts en 2016 et 2017.

Réinstallé à La Réunion depuis deux ans, cet expert en intelligence stratégique milite pour l’internationalisation des entreprises réunionnaises et la diffusion d’une culture de l’innovation. Ses réflexions portent aussi sur le rôle essentiel de la prospective pour mener des politiques publiques, ainsi que sur les stratégies d’intelligence territoriale, notamment dans les sociétés insulaires.