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Deux chercheurs du Cirad (Centre de coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement) ont présenté le 3 octobre dernier le lancement du projet « Aquil@Guyane » centré sur l’arbre d’Aquilaria et ses produits dérivés à plusieurs agriculteurs de la région de Régina et de Cacao.
L’Aquilaria, ou l’agarwood (Bois d’agar en anglais) est un arbre originaire de l’Asie du Sud qui produit une résine particulière, odorante en réaction à certaines agressions physiques (blessures, feu) ou biologiques (attaques d’insectes, de bactéries et champignons). Elle délivre des notes boisées, animales et épicées, parfois comparées à l’odeur du santal, du cuir ou du patchouli. Très prisée par la médecine traditionnelle asiatique et depuis par l’industrie cosmétique, cet arbre est aujourd’hui menacé en raison de sa surexploitation dans les régions d’Asie du Sud-Est. L’aquilaria est devenue depuis quelques années un produit rare et dont le coût de son essence peut alors varier de quelques euros à plus de 20 000 euros le kilo. Un litre d’huile essentielle d’Aquilaria est vendue en moyenne entre 5000 et 8000 euros sur le marché international.
C’est dans ce contexte que s’inscrit le projet Aquil@Guyane. Il répond à la demande des agriculteurs de Cacao et de Régina en Guyane, de pouvoir cultiver les arbres du genre Aquilaria. En décembre 2015, la première phase du projet a permis la place d’un dispositif expérimental de 11 hectares de plantations d’arbres d’Aquilaria. Le projet est actuellement dans sa deuxième phase de financement. Le programme a ainsi pu bénéficier d’un financement de l’Union européenne à hauteur de 581 022 euros, de la CTG pour un mandat de 129 582 euros avec un autofinancement du CIRAD et de la Pépinière d’Entreprises Innovantes GDI (Guyane Développement Innovation) de 233 116 euros.
Durant la Fête de la Science qui se tiendra en Guyane du 7 au 15 octobre, un atelier intitulé « Aquilaria: de la plante au parfum » sera présenté au public. Les porteurs du programme espèrent intéresser les décideurs locaux notamment sur les impacts positifs en termes d’emploi et de développement durable sur le territoire guyanais.