Le nouvel appareil dans sa nouvelle livrée pour les 20 ans de la compagnie polynésienne ©Présidence de la Polynésie française
C’est au son des to’ere et des pahu que le premier Boeing 787-9 Dreamliner d’Air Tahiti Nui s’est posé sur le tarmac de l’aéroport international de Tahiti-Faa’a, ce dimanche 14 octobre. Un accueil traditionnel et exceptionnel a été réservé au premier appareil de la future flotte de la compagnie polynésienne.
Il est un peu plus de 10 heures en Polynésie (22 heures à Paris), quand le « Fakarava », du nom d’un atoll polynésien déclaré réserve de biosphère par l’UNESCO, immatriculé F-OMUA, apparait au large de Tahiti, dans le ciel bleu parsemé de quelques nuages. Jouant les célébrités, le premier « Tahitian Dreamliner » d’Air Tahiti Nui s’autorise un défilé céleste avant d’embrasser le tarmac de Tahiti-Faa’a. Au spot du Flamboyant, une petite colline qui surplombe l’aéroport de Tahiti, les Polynésiens se sont rassemblés nombreux pour saluer leur nouvel « ambassadeur ». Bien que l’arbre qui a donné son nom à ce lieu privilégié pour admirer les aéronefs atterrir et décoller de la piste ait disparu, ce dimanche-là, un autre flamboyant retient toute l’attention. Annoncé en 2015 et préféré à l’Airbus A350 plus cher, le premier Dreamliner d’Air Tahiti Nui marque les 20 ans de la compagnie à la Tiare. Pour l’anecdote, les deux pilotes polynésiens qui ont conduit l’appareil chez lui se sont formés sur les Boeing Dreamliner de la Réunionnaise Air Austral.
Après le traditionnel Water Salute des pompiers de l’aéroport de Tahiti, l’appareil stationne devant un parterre d’invités et d’officiels. Parmi eux, les salariés de la compagnie, le président de la Collectivité Édouard Fritch, le PDG de la compagnie Michel Monvoisin, les membres du gouvernement dont la ministre du Tourisme ou encore, la marraine de l’appareil Edna Tepava (ancienne Miss Tahiti et Miss France) et son parrain Tehotu Lévy, neveu du premier PDG d’Air Tahiti Nui, Nelson Levy. « En cet instant où nous accueillons ce premier appareil de nouvelle génération, j’ai une pensée émue pour un homme qui a servi amoureusement notre compagnie au tiare », a d’ailleurs déclaré Édouard Fritch, rendant hommage à Nelson Levy, décédé en 2007. Sa fille, Poerava Lévy, émue aux larmes, se tient aux côtés d’Édouard Fritch, saluant également les salariés de la compagnie, « qui assurent auprès de notre clientèle un service irréprochable au quotidien, jour et nuit, au travers les fuseaux horaires, à Papeete, comme à Auckland, à Los Angeles ou à Paris ». Après les discours, des troupes de danse tahitienne et marquisienne ont poursuivi la cérémonie d’accueil, suivie par une cérémonie de partage du Kava.
« Plus que jamais, le voyage continue » a déclaré Michel Monvoisin. Saluant la longue carrière des Airbus A340-300 qui composent encore la flotte jusqu’à son renouvellement total, le PDG de la compagnie vante les mérites du nouvel appareil : économie de carburant de l’ordre de 29 000 tonnes par an, réduction des émissions de CO2, une cabine mieux pressurisée, et un silence qui aura surpris plus d’un. Pour ses nouveaux appareils, Air Tahiti Nui a fait le choix de proposer trois cabines : une classe affaire, une éco-premium et une éco, « des plus confortables au monde » assure Michel Monvoisin. Pour marquer ses 20 ans, le PDG de la compagnie promet « une expérience client de bout en bout unique et attrayante qui transcende l’expérience cabine et commence au moment même où le voyageur, pour qui la Polynésie est encore un rêve, voit notre marque pour la toute première fois ». « Le Tahitian Dreamliner fera la fierté de tous les Polynésiens et sera un formidable ambassadeur », conclut-il.
Confiant pour la défiscalisation
Reste encore un point essentiel à régler : l’obtention de la défiscalisation nationale. Si le Canard Enchaîné a jeté le trouble en supposant une frilosité de Bercy en raison du choix de l’appareil, le PDG d’Air Tahiti Nui et le président Édouard Fritch se montrent confiants. « Ce pays vit du tourisme (..). Il faut soutenir ces compagnies aériennes locales si l’on veut développer le tourisme. L’origine de la fabrication n’a pas l’importance qu’on lui accorde aujourd’hui. Nous espérons que Bercy accorde la défiscalisation sur le renouvellement de la flotte d’Air Tahiti Nui. Même si les appareils sont américains, force est de constater que plusieurs compagnies françaises aujourd’hui commandent des Dreamliner ». Surtout, le renouvellement de la flotte semblait nécessaire car face à Air Tahiti Nui, French Bee et son A350 et l’arrivée prochaine de United Airlines et ses 787-9 Dreamliner démontrent une concurrence bien décidée à prendre des parts de marché et dynamiser la destination.
Pour l’heure, le Boeing 787-9 Dreamliner d’Air Tahiti Nui effectuera des vols découvertes, dédiés notamment à des enfants défavorisés. Son premier vol commercial aura lieu le 7 novembre et assurera la ligne Auckland – Tahiti-Faa’a – Los Angeles. Trois autres Dreamliners arriveront en janvier, mai et août 2019, pour petit à petit remplacer les A340 sur les autres destinations de la compagnie : Tokyo et Paris.
Crédits images : Présidence de la Polynésie