© Guadeloupe Pôle Caraïbes
C’est l’ambition portée par le Guadeloupéen Lucien Plaisance, président d’une école de pilotage, le Caribbean Aviation Center of Excellence. Dans la perspective de réaliser cet objectif, la structure a noué plusieurs partenariats avec les groupes aéronautiques Textron Aviation et Dassault Falcon Service à l’occasion du Salon du Bourget.
Forte d’une première expérience dans la formation des métiers de l’aéronautique, le CACE (Caribbean Aviation center of Excellence) vise désormais trois marchés de l’aviation en forte demande dans la région caribéenne. Il s’agit de l’ évacuation sanitaire, de l’aviation d’affaires et de la maintenance aéronautique. « Nous avons fait le choix d’initier ce projet en Guadeloupe car elle constitue, avec ses infrastructures aéroportuaires et sa géographie, une véritable plaque tournante pour le développement de relations économiques, sociales, culturelles et touristiques avec l’Amérique du Nord, l’Amérique du Sud, l’Amérique Centrale et les autres îles des Caraïbes », explique le président de la Caribbean Aviation center of Excellence Lucien Plaisance.
Les partenariats signés avec les sociétés aéronautiques Dassault Falcon Service et Textron Aviation permettraient au CACE de disposer une flotte d’avions performants, comme le Falcon 7X (commercialisé par le groupe Dassault Falcon) ou le Beechcraft King 350 (produit par la société américaine Textron Aviation), pouvant répondre à ces missions. « Nous avions pris ces avions performants car ils nous permettent aussi sur le plan de l’évacuation sanitaire, de faire du transport de « matières dangereuses ». Avec l’implantation du cyclotron en Guadeloupe puis prochainement en Martinique, il y a la possibilité de faire du transport de radio-isotopes(molécules émettant des rayonnements d’une durée de vie de 3 heures et permettant la détection de pathologies comme le cancer, ndlr) entre les deux îles en une vingtaine de minutes, grâce à ces appareils. Actuellement, il faut compter en moyenne 45 minutes avec un ATR sur la même liaison par exemple » explique Lucien Plaisance. « Notre objectif est de permettre à tout l’arc antillais, de Saint-Thomas à Trinidad -et-Tobago, de profiter de l’offre de soins médicaux de nos territoires et répondre à des demandes particulières en matière de rapatriement sanitaire ».
Ces mêmes appareils (le Falcon et le Beechcraft) pourraient permettre le développement du tourisme d’affaires, encore peu exploité dans la région Caraïbes. L’implantation d’un pole aéronautique favorisera l’attractivité de la région et apporter une solution de « vols à la demande » sur des axes particuliers comme l’axe Caraïbes-France Hexagonale et/ou Europe, l’axe Caraïbes-Amériques Latine et Centrale ou encore l’axe Caraïbes-Afrique de l’Ouest (Sénégal, Côte d’Ivoire, Bénin, Congo,Brazzaville, Nigéria, …)
Des services effectués par des locaux expérimentés
Ainsi l’enjeu de ce pôle aéronautique en Guadeloupe, à travers ces activités est multiple. Il permettra de favoriser la coopération interrégionale et aux échanges internationaux socio-économiques avec les îles de la Caraïbe et les Amériques, mais aussi de créer des emplois dans une région fortement touchée par le chômage. « Il existe une multitude de possibilités d’embauche dans ce secteur. Les accords signés avec Dassault Falcon Services et Textron Aviation donneront également une compétence technique supplémentaire à nos étudiants. Ces avions permettront à nos élèves-pilotes d’obtenir des heures de vol mais aussi à nos étudiants-mécaniciens d’être sensibilisés à ces appareils ».
Toujours dans un souci d’excellence, Lucien Plaisance veut aller plus loin en dotant la structure d’un outil supplémentaire. « Durant ce salon du Bourget, nous avons signé un accord avec la Canadian Aviation Electronics (CAE), une société canadienne leader dans les technologies de simulation de l’aviation civile et défense, pour la mise en place d’un « training center », d’un centre de simulation de vol moyen et long-courrier dans la Caraïbe. Quatre sites sont à l’étude : Saint-Martin, la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane ou la Barbade », explique-t-il.
Depuis plusieurs années, le CACE assure la formation de pilotes, de techniciens aéronautiques et prochainement de personnels navigants commerciaux (PNC). « Nous nous attachons à toujours mettre en place des formations qui aboutissent à un emploi. Nos cours sont assurés par les instructeurs de l’ENAC (Ecole Nationale de l’Avion Civile) qui assurent la partie théorique. En maintenance aéronautique, notre partenaire est l’ancien directeur de l’Institut de Maintenance Aéronautique de Bordeaux. Nous mettons toujours nos élèves dans les meilleures conditions possibles de travail». Une méthode couronnée de succès. 80% des élèves passés par la CACE évoluent actuellement au sein de de compagnies comme Air Caraïbes, Air Antilles Express Régional, EasyJet, Ryanair ou Air Asia Indonésia. « Nous avons actuellement un ancien élève de la CACE, qui est aujourd’hui co-pilote sur l’Airbus 380 de la compagnie Emirates. Il y a également un Guadeloupéen qui a brillamment réussi le concours d’officier pilote de chasse de l’Armée de l’Air. » s’est félicité Lucien Plaisance.
Un modèle avec une déclinaison possible dans l’Océan indien
« Ce pôle aéronautique d’excellence de la Caraïbe pourrait également voir le jour dans l’Océan Indien. Cela va desservir Madagascar, Mayotte, la Réunion, l’île Maurice et les Seychelles. L’idée de desservir l’Afrique n’est pas exclue », affirme Lucien Plaisance qui a été reçu par la présidence de l’Ile Maurice. En attendant, l’implantation du pôle aéronautique d’excellence de la Caraïbe pourrait se concrétiser au cours de l’année 2018.