Desserte aérienne : Air Tahiti Nui dévoile ses futurs Dreamliner et veut être « au rendez-vous » de la concurrence

Desserte aérienne : Air Tahiti Nui dévoile ses futurs Dreamliner et veut être « au rendez-vous » de la concurrence

A l’occasion de ses 20 ans, la compagnie polynésienne a dévoilé, ce jeudi 24 mai à Tahiti, sa future livrée de Boeing 787-9 Dreamliner. Les dirigeants d’Air Tahiti Nui entendent également lutter face à l’arrivée de la concurrence : French Bee depuis début mai et United Airlines à la fin 2018.

La compagnie à la Tiare Tahiti a entamé une année festive, marquant ses 20 ans d’existence, pour le moins mouvementée. Après avoir dévoilé son nouveau logo, Air Tahiti Nui a présenté cette semaine la livrée qui viendra habiller ses futurs appareils : des Boeing 787-9 Dreamliner, dont le 1er sera livré en octobre. « Nous ne voulions pas faire une révolution, nous voulions faire une évolution », a expliqué Michel Monvoisin, PDG de la compagnie. En effet, les dégradés de bleus ne quittent pas l’appareil, encore moins la Tiare Tahiti, logo de la compagnie, ainsi que la signature rappelant les bandes rouges du drapeau polynésien. En revanche, des motifs polynésiens viennent accentuer l’identité culturelle de la compagnie et la typologie évolue : plus fine, plus sobre.

« Le tahitian dreamliner sera le plus bel ambassadeur du fenua dans le ciel, je vous le garantis et vous le promets », a assuré Michel Monvoisin. « Nous avons souhaité le mettre encore plus en valeur en amplifiant tous les fondamentaux qui ont fait le succès d’Air Tahiti Nui : expérience client au travers du sens de l’accueil, du sens du partage, le cœur et l’âme polynésienne. Le touriste qui embarque sur l’un de nos vols doit déjà se sentir en vacances. Nos compatriotes quand ils montent dans l’avion, doivent déjà se sentir à la maison et ça nous l’avons gardé ».

Mais pour faire face à l’arrivée de nouvelles compagnies, une nouvelle livrée ne suffit pas. D’autant que l’arrivée de nouveaux appareils pour la compagnie, remplaçant les A340 vieillissant, avait été annoncée bien avant la concrétisation d’une ligne Paris-Orly – San Francisco – Tahiti par French Bee. En plus de mener la bataille tarifaire, les dirigeants entendent être « au rendez-vous » de la concurrence. « Avec le temps, un développement vers l’Asie est un développement qui est naturel. Dans le Pacifique aussi, nous espérons pouvoir nous projeter encore un peu plus », a indiqué Mathieu Bechonnet, Directeur général délégué d’Air Tahiti Nui. De son côté, le gouvernement polynésien, actionnaire majoritaire de la compagnie, souhaite « garder le ciel polynésien ouvert ». « Nous avons besoin de développer notre tourisme et de créer des emplois dans l’ensemble du secteur », estime Teva Rohfritsch, Vice-président du gouvernement de Polynésie.

Au début des années 2000, alors que la compagnie débute à peine, Corsair et AOM quittent la Polynésie. L’une pour des raisons de rentabilité, l’autre pour « faire place nette ». Air Tahiti Nui et Air France sont alors les seules à desservir les Etats-Unis (principal marché touristique de la Polynésie) et Paris. L’arrivée de French Bee début mai et le début des rotations de United Airlines en octobre 2018 bousculent les habitudes des voyageurs polynésiens et promettent un tournant dans le secteur du tourisme. D’autant que la filiale argentine de la low cost long courrier Norwegian a la Polynésie dans sa ligne de mire. En 2017, Air Austral, elle aussi confrontée à une concurrence importante sur la ligne Paris – Saint-Denis, a décidé de renforcer sa présence régionale, en entrant notamment en force dans le capital d’Air Madagascar, et a ouvert une nouvelle ligne vers la Chine.