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Air Madagascar et Air Austral ont signé le 5 avril dernier à Antananarivo le protocole d’accord entérinant leur futur partenariat stratégique. Une signature qui marque une nouvelle étape pour les deux compagnies mais également dans le partage de l’espace aérien de cette région.
Le Président du Conseil d’Administration d’Air Madagascar Léon Rajaobelina et le PDG d’Air Austral Marie-Joseph Malé ont tous deux reconnu le caractère solennel de cette signature de ce protocole d’accord. « Nous avons l’ambition que ce partenariat, qui doit s’inscrire dans la durée, permettra de rétablir les fondamentaux de la compagnie et de replacer Air Madagascar au centre du développement de l’aviation au niveau national, régional et à l’international » a indiqué Léon Rajaobelina. De son côté, le PDG d’Air Austral, conscient qu’il reste de « de nombreuses étapes à frachir», s’est dit toutefois « déterminé à unir ses forces avec Air Madagascar pour le développement conjoint et le rayonnement de nos deux compagnies ». L’accord signé entérine la participation d’Air Austral à 49% dans le capital de la compagnie nationale malgache. Cette dernière, en difficulté pourrait certainement profiter de l’expertise de la compagnie réunionnaise en matière de redressement budgétaire. En effet, les années difficiles d’Air Austral font partie d’un lointain passé. L’apport financier pour la restructuration d’Air Madagascar sera viendra d’un autre partenaire. « Pas un euro d’argent public ne sera investi dans la compagnie malgache. Ce sont des partenaires financiers étrangers qui investiront. Air Austral n’apportera que son savoir faire », a confirmé Marie-Joseph Malé au journal Zinfos.
Ce nouveau partenariat stratégique permettra à Air Austral de faire de Madagascar une nouvelle porte d’entrée vers le réseau africain et de poursuivre son expansion régionale et internationale à partir de la Réunion. Par la position géographique de la Réunion, Air Austral dessert la France hexagonale, l’Afrique Australe (Tanzanie, Mozambique avec sa filiale Ewa Air), l’Afrique du Sud, l’Asie (la Thaïlande, la Chine), l’Inde et même l’Australie en code-partage avec Air Mauritius). Plus récemment, Air Austral a obtenu l’autorisation de se poser aux Etats-Unis de de «Notre objectif est de devenir le pavillon français dans l’Océan Indien » précisait Jean-Marc Grazzinni lors d’une conférence de presse de la compagnie en septembre dernier. Une ambition qu’avançait déjà en 2015, Jean-Paul Noël le porte-parole du Directoire de l’aéroport de la Réunion Roland Garros.
La concurrence de l’Île Maurice
Face à un marché potentiel de plusieurs millions de passagers, la bataille entre les compagnies et les aéroports est rude. Pour l’heure, l’Ile Maurice tire son épingle du jeu. Elle a été la première à se lancer dans le projet de la création d’un « couloir aérien entre l’Afrique et l’Asie ». La compagnie Air Mauritius propose même des liaisons vers le Moyen-Orient avec des destinations comme Dubaï.
Le projet de transformer l’aéroport international de Plaisance en un hub pour relier l’Afrique et l’Asie pourrait devenir une réalité grâce à l’accord signé entre Air Mauritius et l’aéroport international de Changi (Singapour) et Singapore Airlines en février 2016. « Ce projet offre à Air Mauritius des perspectives de croissances importantes vu l’énorme potentiel de trafic aérien entre l’Afrique et l’Asie. Singapour est une destination importante sur le réseau d’Air Mauritius. Nous avons commencé nos opérations sur Singapour en 1985, ce qui a dynamisé le développement du tourisme entre Maurice, les îles de l’océan Indien et Singapour », a déclaré le président du conseil d’administration d’Air Mauritius, Arjoon Suddhoo au magazine Côté Nord. Etre davantage compétitive face à l’île Maurice, une étape supplémentaire que devra franchir la Réunion pour atteindre son objectif de devenir un hub aérien dans l’Océan Indien.