La présidente du Syndicat des exploitants des cinémas d’Outre-mer (SECOM) Alexandra Elize, et le Président du MEDEF Réunion, Didier Fauchard, ont été reçus ces deux derniers jours à l’Elysée, au ministère de l’Outre-mer, au MEDEF et à la FEDOM pour alerter sur les dangers de la mise en application de la Taxe spéciale additionnelle (TSA) à taux plein.
Exonérés jusqu’à il y a deux ans de la taxe TSA, les exploitants d’outre-mer se sont vus contraints de l’appliquer progressivement. Passant de 2 % au 1erjanvier 2017 pour atteindre 10,72 % en 2022, les professionnels craignent que cette augmentation rende «élitiste l’accès aux salles et cause la perte des emplois ». « Le Syndicat des exploitants des cinémas d’Outre-mer (SECOM) n’a jamais été contre la Taxe spéciale additionnelle (TSA), mais il a toujours milité pour qu’elle soit plafonnée à hauteur de 3% sur le prix du billet en salles. Ce taux est la limite acceptable pour que ses adhérents perdurent sur leurs marchés respectifs tout en offrant – à un prix raisonnable – la meilleure expérience du cinéma »,défende-t-il dans un communiqué
La TSA est un instrument de redistribution des ressources entre les professionnels du cinéma, destiné à favoriser la modernisation des salles et à soutenir la production de films français.
Risque de payer une place de cinéma à 15 euros
« La mise en place de la TSA telle qu’envisagée aujourd’hui dans les DROM va porter un lourd préjudice aux exploitants de salles, qui ont été d’ores et déjà contraints de répercuter le coût sur le prix des billets. Le risque, à terme, est de proposer des séances au prix métropole, soit à 15 euros ! De plus, les aides auxquelles les exploitants pourraient prétendre via la TSA ne paliera pas la perte de chiffre d’affaires des salles et ne compensera pas le surcoût de construction et de modernisation des cinémas en outre-mer, estimé à un tiers » explique le Syndicat des exploitants des cinémas d’Outre-mer (SECOM) dans un communiqué.
Soutiens du Medef et des élus de la Réunion
Le MEDEF Réunion, et ses homologues d’outre-mer, soutiennent la position et les messages d’alerte du SECOM. » Les exploitants des cinémas d’outre-mer ont à faire face à de nombreux surcoûts d’investissement et d’exploitation. Aussi, l’application de la TSA au même taux qu’en Métropole est un non sens économique et social. Elle fragilisera leur modèle économique et mettra en danger leurs emplois. Il est par ailleurs bien évident que la solution d’augmenter le prix du billet pour absorder l’augmentation du taux de TSA réduirait, d’une part, le taux de fréquentation sur des marchés déjà très étroits et priverait, d’autre part, les publics les plus fragilisés de l’accès aux cinémas. » Ce combat pour la sauvegarde des cinémas, c’est aussi un combat pour le pouvoir d’achat des ultramarins.
Les députés et les sénateurs de La Réunion ont également été sensibilisés sur cette problématique et certains ont d’ores et déjà exprimé tout leur soutien au SECOM.
Lors des échanges de ces deux derniers jours à l’Elysée, au ministère de l’Outre-mer, au MEDEF et à la FEDOM, l’ensemble des interlocuteurs ont été très à l’écoute, sensibles aux arguments avancés par le syndicat, le 1erinter-DOM, et ont confirmé leur accompagnement pour soutenir la demande du SECOM. Les professionnels du secteur ont bon espoir qu’une issue favorable, à savoir le maintien d’un taux réduit à hauteur de 3%, soit trouvée, notamment à l’occasion de la future Loi de Finances 2019