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Le collectif « Pou la Gwiyann Dekolé » a décidé de poursuivre le mouvement entamé depuis le 20 mars dernier. Les barrages, ouverts pour le week-end de Pâques, sont de nouveau fermés depuis 22 heures hier soir.
La trève n’aura duré que quatre jours! Depuis lundi 22 heures, les barrages ont repris leurs fonctions. A l’issue d’une assemblée générale, « Pou la Gwiyann Dekolé » a choisi de durcir le mouvement. L’ouverture des barrages est conditionnée à la signature par le Président de la République d’un document édité pour le collectif. Cet « Accord pour la Guyane » entérine plusieurs décisions dont le plan d’urgence présenté par le gouvernement le 1er avril, la réouverture des négociations sur les propositions supplémentaires des élus et des collectifs. Enfin, ce projet d’accord acte également la « non poursuite disciplinaire et/ou pénale à l’encontre des participants au mouvement.Cette décision fait référence aux contrôles de police sur les barrages ordonnés par la justice, après des plaintes déposées par des particuliers pour « entrave à la circulation ».
« Nous acceptons la reprise du dialogue avec le gouvernement. Nous souhaitons passer à une autre phase. Pour avoir une signature rapide, nous avons obligation de durcir le mouvement. », a déclaré Valérie Vanoukia, représentante des très petites entreprises de Guyane, à l’issue de l’assemblée générale.
A six jours du premier tour de l’élection, reste à savoir quel accueil sera réservé à ce document. Le gouvernement a refusé de s’engager davantage sur « des mesures et des aides financières d’un montant irréaliste ».
Depuis un mois, la Guyane connaît une des plus importantes mobilisations de son histoire. Les manifestants portent de
nombreuses revendications: renforcement des moyens pour lutter contre l’insécurité, désenclavement de toutes les communes de Guyane, dont certaines sont inaccessibles par la route et n’ont ni eau potable, ni électricité, reconnaissance des peuples autochtones, amélioration des services de santé défaillants et du système scolaire inadapté à une démographie galopante.
Face aux premières conséquences économiques de cette grève illimitée, une partie de la population s’est désolidarisée du mouvement, appelant à la levée des barrages. Le PDG d’Arianespace s’est plaint vendredi de « plusieurs millions d’euros de surcoûts » à la suite de trois « campagnes de lancement interrompues » depuis le début du mouvement social, et a fait part de ses craintes pour la pérennité des « 9.000 emplois » que génère l’activité spatiale en Guyane. Selon le préfet, plus de 500 entreprises guyanaises ont déjà demandé des mesures de chômage partiel à cause du mouvement social.