La Polynésie française s’inquiète d’être économiquement « asphyxiée » par la crise sanitaire de Covid-19 qui a mis à l’arrêt le pilier de son développement : le tourisme.
Après plus de deux mois d’arrêt des rotations aériennes internationales, le gouvernement polynésien cherche à relancer au plus vite ce pan essentiel de l’économie locale aujourd’hui atone. D’autant que le confinement a permis d’éliminer le virus, après 60 cas confirmés et aucun décès.
« Il faut rouvrir nos frontières. Sinon, nous allons nous asphyxier économiquement, ce sont des milliers d’emplois qui sont menacés », s’alarme Nicole Bouteau, la ministre du Tourisme et de l’Emploi de ce territoire de 280 000 habitants environ.
« Quinze à vingt mille emplois sont menacés », estime Nicolas Prud’homme, le directeur de l’Institut de la Statistique en Polynésie (ISPF). La Collectivité d’Outre-mer recensait un total de 67 000 salariés fin 2019 et ne dispose pas de caisse de chômage.
Tous les hôtels sont fermés et deux d’entre eux ont annoncé cette semaine qu’ils ne rouvriraient pas. Le gouvernement a déployé un important dispositif de soutien à l’emploi dans les secteurs touchés. Mais, faute de touristes, les hôtels n’ont aucune activité à proposer à leurs employés, hors gardiennage et entretien. Et surtout aucune recette. Le gouvernement entend donc doper le tourisme intérieur, avec des tarifs attractifs sur les vols inter-îles et les hébergements.
Les vols intérieurs ont partiellement repris le 22 mai, et le nombre d’îles desservies devrait doubler en juin. Air Tahiti compte proposer des offres promotionnelles aux Polynésiens qui souhaitent rendre visite à leur famille, avec « 45, voire 50% de réduction » selon son directeur Manate Vivish.
Cette stratégie pourrait donner un peu d’air aux pensions de familles et prestataires de services touristiques, alors que les Polynésiens ne peuvent plus se rendre en Californie, à Hawaii ou en Nouvelle-Zélande, destinations proches et prisées par les habitants de la Collectivité.
Avec AFP.