Covid-19: le patron d’Arianespace appelle à un soutien du secteur spatial

Covid-19: le patron d’Arianespace appelle à un soutien du secteur spatial

© ESA-CNES

Le patron d’Arianespace, Stéphane Israël, a appelé vendredi sur Europe 1 à une «grande mobilisation» pour soutenir le secteur spatial, dont les revenus ont souffert de la crise sanitaire liée à la pandémie de coronavirus.

«Le secteur souffre et nous avons besoin d’être soutenus. Nous sommes l’expression d’une volonté publique, d’un partenariat public-privé et nous avons besoin d’une grande mobilisation pour le spatial», a déclaré Stéphane Israël, président exécutif d’Arianespace. Du fait de la crise sanitaire, «le secteur spatial devrait avoir ses revenus amputés d’à peu près 25% cette année», a-t-il précisé.

Arianespace, qui commercialise les lancements des fusées européennes Ariane et Vega, va notamment réaliser «quatre à cinq lancements de moins cette année». Et ses clients «sont exposés» puisque les satellites placés en orbite «dépendent de l’activité économique globale», a fait valoir M. Israël.

Après un report, Ariane 5 doit lancer ce samedi 1er Août, depuis Kourou en Guyane, trois satellites, dont un satellite ravitailleur qui va s’arrimer à un autre appareil déjà en orbite, une mission «extrêmement innovante», a-t-il détaillé. Il s’agira du troisième lancement de l’année 2020 depuis le Centre spatial guyanais, qui a été fermé pendant les deux mois du confinement et fonctionne désormais en «mode Covid».

Le nouveau tir de la fusée Ariane reporté à ce samedi 1er août

La crise sanitaire a aussi entraîné un «décalage» pour le vol inaugural d’Ariane 6, qui se fera finalement dans la seconde partie de 2021, a-t-il rappelé. «Tous nos ingénieurs y travaillent d’arrache-pied», a assuré le patron d’Arianespace.

Ce lanceur européen, «plus flexible et moins cher» qu’Ariane 5, «sera le plus fiable au monde», et il pourrait même à l’avenir embarquer des astronautes, selon lui. «Nous avons toutes les briques technologiques qui nous le permettent (…) et à la fin de la décennie, ce serait tout à fait possible de faire voler Thomas Pesquet depuis la Guyane», a-t-il dit.

Mais ces vols habités ont «un coût», et le fait que l’astronaute français parte en 2021 avec Space X pour sa deuxième mission spatiale «montre que les Américains dépensent des milliards pour le vol habité, et posent aux Européens la question de leur niveau d’ambition».

Avec AFP