Covid-19: « Le 2ème étage du Fonds de solidarité n’est pas adapté aux Outre-mer» selon la FEDOM

Covid-19: « Le 2ème étage du Fonds de solidarité n’est pas adapté aux Outre-mer» selon la FEDOM

Ce jeudi 30 avril, le Président de la FEDOM Jean-Pierre Philibert a fait part de son inquiétude sur le fait que certaines mesures d’accompagnements de l’Etat pour faire face à la crise sanitaire ne sont pas «adaptées» à certaines entreprises ultramarines.

Auditionné par la délégation aux Outre-mer de l’Assemblée nationale, la FEDOM a alerté sur le fait que de nombreuses entreprises ultramarines, de par leur structure, se retrouvent écartés des dispositifs d’aides de l’Etat. «Le tissu économique de nos Outre-mer qui est composé pour beaucoup de TPE et d’entreprises unipersonnelles fait que le 2ème étage du Fonds de solidarité, réservé aux entreprises ayant au moins un salarié n’est pas adapté aux Outre-mer», a indiqué Jean-Philippe Philibert.

Par ailleurs, le Fonds de solidarité a été diversement mobilisé en Outre-mer: en Martinique (8 millions €), en Guadeloupe et îles du Nord (11 millions €), en Guyane (2 millions €), à Mayotte (1 million€), à La Réunion (21 millions €).

Le président de la FEDOM a également souligné un « vrai retard à l’allumage du Prêt garanti par l’Etat même si les choses se normalisent actuellement». Un retard qui s’explique par le fait que le Prêt garanti de l’Etat ne porte que sur 90%. «Dans les modalités d’adaptation des dispositifs aux territoires d’outre-mer, la garantie à 100% de l’Etat est une nécessité pour les plus petites entreprises en Outre-mer».

Si le dispositif du chômage partiel fonctionne plutôt bien en Outre-mer, la Fedom s’est dit inquiète quant à la dégressivité de ce dispositif prévue à partir du mois du juin pour certains secteurs. « Dans le secteur du tourisme, nous n’aurons aucune entrée de recettes avant une reprise des activités lors de la saison prochaine, c’est-à-dire à partir du mois de décembre. Si à partir de juin, on diminue l’indemnisation du chômage partiel dans les secteurs les plus sensibles en Outre-mer, nous allons nous retrouver dans une situation difficile».

«Pas de touristes avant décembre»

Lors de son audition, Jean-Pierre Philibert a plusieurs fois alerté les députés de la Délégation aux Outre-mer sur la situation du secteur touristique. « Soyons réaliste, ce secteur ne va pas redémarrer avant décembre. Vous n’aurez pas de touristes avant le mois de décembre. Vous n’aurez pas de croisières, ni de touristes, si on les transporte pas en avion». Il a appelé à une reflexion pour accompagner les acteurs de la filière. « Il va falloir réfléchir à notre capacité d’aider les hôtels à se moderniser, se restructurer dans un certain nombre de territoires».

Autre préalable au redémarrage de l’activité touristique pour la FEDOM, la réouverture de l’aéroport d’Orly, point de départ de la majorité des compagnies desservant les destinations ultramarines. Jean-Pierre Philibert a aussi insisté sur la nécessité que l’Etat soutienne au même titre qu’Air France, les compagnies transocéaniques qui desservent les territoires d’outre-mer.

A ce titre, la FEDOM a d’ailleurs publié en ligne un questionnaire en direction des entreprises du secteur touristique des Outre-mer, afin de mieux appréhender et donc de mieux défendre les difficultés rencontrées par l’ensemble du secteur touristique des outre-mer.