La 15ème conférence de coopération régionale se déroulera en Guyane du 27 au 29 novembre prochains. Conformément aux orientations données par le Président de la République, cette conférence traduit une orientation à l’international de plus en plus marquée. Les enjeux de cette 15ème conférence de coopération régionale Antilles-Guyane expliqués par Jean-Bernard Nilam, l’ambassadeur délégué à la coopération régionale dans la zone Antilles-Guyane
En 2017, la conférence, en Guadeloupe, avait déjà donné lieu à des réunions en commun avec l’Organisation des Etats de la Caraïbe Orientale (OECO). L’Association des Etats de la Caraïbe (AEC) était présente, en 2018, comme l’OECO pour la conférence de Fort de France. Avec l’arrivée du CARICOM, ce sont désormais les trois organisations multilatérales actives dans la zone, qui sont partenaires de la manifestation et ce sont de nouvelles perspectives qui s’ouvrent pour l’intégration régionale.
Outre les questions liées à la coopération proprement dite et notamment les projets qui peuvent être menés en partenariat dans le cadre des financements INTERREG, cette présence du CARICOM à un haut niveau devrait être en effet l’occasion d’échanges sur l’intégration régionale des collectivités françaises de la zone Amérique du sud / Caraïbe.
Lors du précédent sommet de l’Organisation, à Port-à-Prince en février 2018, la question de l’ouverture du CARICOM aux collectivités françaises et néerlandaises avait été évoquée. La France, par l’intermédiaire de la Ministre des outre-mer a réaffirmé qu’elle apporterait son soutien aux collectivités qui entendent se placer dans une démarche d’adhésion avec le statut de membre associé. C’est pourquoi, relayant une initiative déjà ancienne de la Martinique, il a paru souhaitable d’organiser une rencontre au niveau des chefs d’exécutifs ou de leurs représentants afin de présenter au Secrétariat Général du CARICOM les grandes lignes des stratégies de coopération de chaque territoire.
Les jeudi 28 et vendredi 29, après une première matinée, à Kourou, qui sera consacrée au suivi des motions qui ont été adoptées en 2018, la conférence comportera trois ateliers répartis chacun en deux tables-rondes.
L’objectif du premier atelier, consacré aux connexions, est d’objectiver les difficultés rencontrées et de faire le point sur les initiatives destinées à rompre l’enclavement des collectivités françaises. Les connexions terrestres et aériennes, feront l’objet de la première table-ronde. Une seconde table-ronde, dédiée aux connexions maritimes sera l’occasion d’aborder la stratégie portuaire et notamment d’élargir le propos à St Pierre et Miquelon, qui pour la seconde fois participe aux travaux de la Conférence.
Le second atelier, le vendredi 29 au matin, est consacré à l’environnement, et donnera lieu à des échanges portant sur la stratégie outre-mer 5.0 qui est au cœur des préoccupations gouvernementales, dans la logique de mobilisation qui est celle de l’Alliance pour les Forêts tropicales. Deux tables-rondes seront consacrées respectivement à la politique de gestion des déchets dans une logique de coopération régionale (intervention de l’Institut National de l’Economie Circulaire) et à la promotion d’une agriculture durable dans un objectif d’autosuffisance alimentaire.
Le troisième et dernier atelier est dédié à la formation en mobilité. Les tables-rondes porteront l’une sur les stratégies scolaires et universitaires en faveur de la mobilité, avec des interventions des trois recteurs d’académie et du président de l’Université de Guyane, et l’autre sur la formation des publics éloignés de l’emploi avec l’intervention de LADOM et une présentation du nouveau cadre juridique applicable aux opérateurs de compétences (OPCO).
La conférence de coopération régionale sera précédée le mardi 26 novembre par un évènement connexe, la conférence BIO-PLATEAU. Manifestation de lancement d’un programme INTERREG financé dans le cadre du PO Amazonie, cette rencontre internationale est destinée à améliorer la connaissance des ressources en eaux et la biodiversité aquatique des bassins hydrologiques.
Par Jean-Bernard Nilam, ambassadeur délégué à la coopération régionale dans la zone Antilles-Guyane.