Construction du nouveau CHU de Guadeloupe: une réunion pour donner plus de place aux entreprises locales

Construction du nouveau CHU de Guadeloupe: une réunion pour donner plus de place aux entreprises locales

© Twitter Ary Chalus

Le 20 décembre, une réunion s’est tenue à l’initiative du Président du Conseil régional Ary Chalus afin d’examiner l’appel d’offres relatif à la construction du nouveau CHU de Guadeloupe. 

Avec un coût global de 600 millions d’euros, le chantier de la construction du nouveau CHU de Guadeloupe, dont la livraison est prévue pour 2022, est l’un des chantiers majeurs de ces prochaines années dans le département. Un marché dans lequel les entreprises locales souhaitent obtenir « leur part du gâteau ».
C’est dans ce contexte que le président de la Région Guadeloupe a réuni tous les acteurs politiques (les parlementaires, la Présidente du Conseil départemental, le préfet de Région), économiques (le Président de la fédération du BTP, le secrétaire général de l’Union Générale des Travailleurs de la Guadeloupe-UGTG) ainsi que le directeur de l’ARS et le directeur du CHU.

Objectif de cette rencontre: permettre la modification de l’appel d’offres pour favoriser l’accès de ce marché aux PME locales. « Nous avons pris la décision de créer une commission technique et juridique pour pouvoir étudier dans quelles conditions, nous pourrons favoriser l’accès de ce marché aux entreprises de Guadeloupe » soutient Elie Domota, le secrétaire général de l’Union Générale des Travailleurs de la Guadeloupe-UGTG.

Le Président de la fédération du BTP ainsi que le syndicat estiment que l’appel d’offres actuel, étant donné la structure de certains lots, ne permet pas – et interdit même – l’accès des entreprises locales au marché. Ils indiquent, à titre d’exemples, « le lot D, dit « construction, fluide et équipements », présente une configuration qui englobe entre 25 à 28 métiers et corps d’état différents, qui interdit l’accès des métiers distincts au marché ; par ailleurs, même le regroupement des entreprises locales ne semble pas suffisant pour leur permettre d’accéder à ce marché. En outre, un minimum de chiffre d’affaires trop élevé, fixé à 200 millions d’euros pour y accéder, réserve de fait ce marché aux grandes entreprises nationales ou internationales. ».

A l’issue de cette réunion, les co-signataires proposent à l’État de réaménager le dossier de consultation, pour ouvrir l’accès à la commande publique  aux entreprises locales,  de mettre en place, sous la présidence du préfet de région, une cellule technique composée de représentants de l’État, du conseil régional et du conseil départemental pour faire, dans les  meilleurs délais, des propositions de réaménagement de la consultation. 

Pour rappel, la date de limite de réponse à cet appel d’offres de la construction du nouveau CHU a été fixé au 29 janvier 2018 pour le lot construction, équipements et au 29 mars 2018 pour les lots finitions et espaces extérieurs.

@Architecture-Studio

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L’exemple de la Réunion avec la Stratégie du Bon d’Achat

Parvenir à remporter des appels d’offres face à de grands groupes relève parfois du parcours du combattant. A la Réunion, la CGPME a initié en 2010 le dispositif de la Stratégie du Bon Achat (ou Small Business Act). Dans ce dispositif, les acheteurs publics sont invités à signer une convention avec quatorze organisations socioprofessionnelles regroupées en association. Le texte les engage à « utiliser la commande publique comme levier de développement des entreprises du territoire».

En 2017, une dizaine d’acheteurs publics a adhéré à ce dispositif. Parmi eux, le département et la région de la Réunion, le CHU, les Villes de Saint-Denis, Saint-Leu, Petite-Ile et Le Port, la communauté intercommunale du nord de la Réunion (Cinor), un bailleur social et plusieurs sociétés d’économie mixte.

 Inspirée du modèle réunionnais, la loi relative à l’égalité réelle outre-mer (loi EROM) prévoit  dans son article 73, un dispositif expérimental, limité à une durée de cinq ans: Un Small business Act (SBA) en faveur des PME ultramarines. Les acheteurs publics ultramarins pourront, pendant cette période, réserver jusqu’à un tiers de leurs marchés aux PME locales. Il prévoit que dans des conditions définies par décret, pour les marchés d’un montant supérieur à 500 000 euros HT, les soumissionnaires devront présenter un plan de sous-traitance prévoyant le montant et les modalités de participation des PME.