Commission de l’Océan Indien : Les sociétés d’électricité de la région prennent position sur les véhicules électriques

Commission de l’Océan Indien : Les sociétés d’électricité de la région prennent position sur les véhicules électriques

©Jacques Demarthon / AFP

Ce 18 juin à l’Île Maurice, les sociétés d’électricité des Etats membres de la Commission de l’Océan Indien (COI) ont clarifié leur position par rapport au déploiement des véhicules électriques dans la région par le biais d’un « position paper », présenté lors du premier Forum régional des énergies durables qui s’est tenu le mois dernier à Maurice, annonce dans un communiqué la COI.

Réunis au sein du Club des électriciens établi dans le cadre du programme ENERGIES, mis en œuvre par la Commission de l’Océan Indien et financé par l’Union européenne, les compagnies d’électricité « voient dans la promotion de la voiture électrique un affichage fort en faveur de l’électricité : énergie propre, souple et performante ».  Elles soulignent toutefois que « le véhicule 100% électrique n’a de sens que s’il peut trouver son énergie électrique à partir d’une ressource primaire qui ne soit pas thermique ». En effet, le « position paper » fait remarquer que la prise de décision autour du déploiement des véhicules électriques doit s’appuyer « sur un bilan environnemental et économique complet », notamment en ce qui s’agit du recyclage des batteries, de la production électrique utilisée lors de la recharge et les contraintes pour le réseau public de distribution, entre autres.

Comme l’explique le chef du programme ENERGIES, Denis Levy, l’introduction de véhicules électriques dans la région aura des implications pour nos systèmes électriques insulaires. « Il y a actuellement dans nos Etats membres, un certain nombre d’acteurs économiques qui poussent au développement des véhicules électriques. La majorité de la production électrique est tributaire des énergies fossiles, ce qui pose un problème. S’il n’est pas conditionné par la recharge en énergie verte, le développement des véhicules électriques va entrainer une augmentation de la consommation d’énergies fossiles et des rejets de CO2 ».

Et d’ajouter qu’en prenant position sur la question, les sociétés d’électricité souhaitent mettre en garde « les décideurs politiques et acteurs économiques contre les dangers d’un développement non-harmonieux et non-réfléchi des véhicules électriques ». Le Club des électriciens, qui regroupe notamment la MA-MWE (Comores), EDF Réunion (France/Réunion), la JIRAMA (Madagascar), le CEB (Maurice) et la PUC (Seychelles), se réunira pour la troisième fois aux Seychelles le 31 juillet, alors que l’Association des régulateurs d’énergie de la région créée lors du Forum régional des énergies durables se rencontrera pour la première fois la veille.