Comme chaque année, le magazine Challenges sort son classement des 500 fortunes de France. Cette année, c’est la famille Bettencourt qui se classe 1ère fortune française. Dans l’ensemble, les fortunes ultramarines se portent bien.
Elles proviennent d’activités très diversifiées, partiellement réalisées en Outre-mer, essentiellement sur les marchés mondiaux. Ces personnalités sont connues, leurs parcours souvent montrés et leurs affaires scrutées par les chroniqueurs, pas seulement ultramarins.
Voici leur bulletin de santé:
Malgré un bilan mitigé, les grandes fortunes d’Outre-mer se portent bien. Elles reflètent les principaux secteurs économiques porteurs des Outre-mer: transport maritime et aérien, spiritueux pour les Antilles, tourisme et hôtellerie, nickel (pour la Nouvelle-Calédonie) ou encore, distribution et import-export. Selon Challenges, « le patrimoine global des 500 Français les plus riches n’a presque pas évolué en un an. Mais la fortune minimum d’insertion dans notre classement à progressé de 25%« . En Outre-mer, les plus importantes régressions dans le classement concernent le secteur minier, plus précisément le nickel calédonien. Zoom.
Leur fortune augmente :
Jacques Saadé, CMA-CGM:
La famille Saadé qui détient 70% du capital du 3ème transporteur maritime mondial (au chiffre d’affaires de 13 milliards d’euros) se hisse à la 16ème position dans le classement, soit un gain de 8 places. Sa fortune, évaluée à 3,2 milliards d’euros en 2015, est de 5 milliards d’euros en 2016 et se classe 16ème. La CGM est le principal affréteur outremer.
La CMA-CGM est le principal affreteur en Outre-mer ©DR
Jean-Pierre et Edith Cayard, La Martiniquaise:
Les Cayard contrôlent le numéro 2 français des spiritueux, dont le chiffre d’affaires s’élève à 1 milliard d’euros. Parmi les marques: Label 5, Négrita, Cruz et 6% de la vodka Belvédère. En 2015, leur fortune était estimée à 1,2 milliard d’euros. Cette année, elle s’élève à 1,3 milliard d’euros et se classe 53ème.
Armand Apavou, Groupe Apavou:
Armand Apavou remonte doucement la pente après une forte chute entre 2014 et 2015. Apavou est le principal entrepreneur de La Réunion. Il détient, avec ses enfants, 25% des chambres d’hotels de l’île Bourbon, avec comme autre activité, l’immobilier. En 2015, sa fortune était de 450 millions d’euros contre 500 en 2016. Armand Apavou se classe 134ème en 2016. A noter qu’en 2014, sa fortune était de 700 millions d’euros.
Bernard Hayot, Groupe Bernard Hayot:
Martiniquais, Bernard Hayot et sa famille dirigent le principal distributeur de l’île, présent également à La Réunion, dans le Pacifique, et au Maroc. Le chiffre d’affaires du groupe est d’environ 3 milliards d’euros et la fortune de la famille estimée cette année à 350 millions d’euros, contre 300 millions en 2015. En 2016, Bernard Hayot se classe 194ème.
Ils régressent dans le classement, mais leur fortune augmente:
Jean-Paul Dubreuil, Groupe Dubreuil:
En 2015, Jean-Paul Dubreuil et sa famille étaient classés 157ème fortune de France. Cette année, ils sont 166ème. Néanmoins, leur fortune a augmenté: 380 millions d’euros en 2015 pour 400 millions d’euros en 2016. Vendéens d’origine, cette famille a créé un groupe au chiffre d’affaires d’1,8 milliard d’euros, dans la logistique, l’hotellerie et l’aérien (Air Caraïbes et French Blue).
Jean Huygues Despointes, Groupe Safo:
Cette famille martiniquaise détient un grand groupe de distribution (une centaine de magasins dont un hyper Carrefour), ainsi que 7 plateformes logistiques aux Antilles et en Guyane. En 2015, leur fortune était évaluée à 150 millions d’euros et se classait 361ème. En 2016, elle est de 160 millions d’euros et la famille se classe 384ème.
Les fortunes en baisse:
Jacques d’Armand de Châteauvieux, Bourbon:
Très endetté, cette grande fortune de La Réunion est impactée par la chute du pétrole. Le groupe de services maritimes, dont le chiffre d’affaires est de 1,4 milliard d’euros, a donc décidé de se diversifier dans le gaz. En 2015, sa fortune était évaluée à 680 millions d’euros et se classait 98ème. En 2016, il chute à la 160ème place et sa fortune est estimée à 420 millions d’euros.
Jacques d’Armand de Châteauvieux, première fortune de La Réunion et ptron du groupe Bourbon ©Eric Piermont / AFP
Romain Zaleski, Carlo Tassara France:
Financier franco-polonais, Romain Zaleski détient 12% du capital d’Eramet, maison-mère de la Société Le Nickel. Sa fortune est estimée cette année à 420 millions d’euros, contre 750 millions d’euros en 2015. Dans le classement, il chute de la 87ème à la 160ème position.
Edouard Duval et famille Aubert-Duval, Eramet:
Crise du nickel oblige, la famille Duval, actionnaire à 37% d’Eramet (au chiffre d’affaires de 3 milliards d’euros), chute lourdement dans ce classement. En 2015, elle était 91ème pour une fortune évaluée à 720 millions d’euros. En 2016, la famille Duval est 210ème dans le classement et sa fortune est evaluée à 330 millions d’euros. Eramet est la maison-mère de la Société Le Nickel (SLN), premier employeur privé de la Nouvelle-Calédonie.
Empêtrée dans la crise mondiale du nickel, la SLN perd environ 20 millions d’euros par mois ©sln.nc
Leur fortune se stabilise:
Famille Ho Hio Hen, Groupe Ho Hio Hen:
La famille sino-martiniquaise est spécialisée dans la distribution dans la zone Caraïbes. Son chiffre d’affaires s’élève à 400 millions d’euros. Comme en 2015, sa fortune est évaluée à 150 millions d’euros cette année, néanmoins, elle chute de la 361ème à la 400ème place. En 2014, elle était néanmoins évaluée à 200 millions d’euros.
En 2016, trois fortunes d’Outre-mer ne figurent plus dans le classement, le seuil ayant augmenté. Il s’agit d’Henri d’Armand de Châteauvieux, de Jacques Parfait et de Patrice Fabre.
