Chlordécone : La direction générale de l’alimentation pose les nouvelles conditions de la campagne de prélèvement sur les denrées alimentaires

Chlordécone : La direction générale de l’alimentation pose les nouvelles conditions de la campagne de prélèvement sur les denrées alimentaires

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Alors  que l’interdiction du glyphosate fait débat sur le plan national, la direction générale de l’alimentation a adressé le 27 septembre aux autorités étatiques de Guadeloupe et Martinique une instruction technique sur le chlordécone. 

Dans un document d’une trentaine de pages, la direction générale de l’alimentation a fixé les modalités de la campagne de prélèvement 2017 de denrées alimentaires d’origine animale et végétale. L’objectif de cette campagne prévue par le Plan Chlordécone III (2014-2020) est de surveiller et de contrôler la conformité de ces produits à la limite maximale de résidus (LMR) fixée pour le chlordécone. 

Jusqu’au 31 décembre 2017, les services de l’Etat devront réaliser 785 prélèvements (225 en Guadeloupe et 560 en Martinique) sur les produits de la pêche.  Le plan de contrôle 2017 prévoit 80 prélèvements en Martinique et 20 prélèvements en Guadeloupe d’échantillons de produits de végétaux sur les parcelles dont le sol est le plus contaminé. Ces chiffres montent à 130 prélèvements en Martinique et 30 prélèvements pour la Guadeloupe pour les végétaux plantés sur des parcelles où il existe un risque de présence de chlordécone. 

Le chlordécone est une molécule organochlorée, qui a été utilisée jusqu’en 1993 comme insecticide afin de lutter, notamment, contre le charançon du bananier dans les Antilles françaises. Elle a été classée comme cancérigène possible par le Circ (Centre international de Recherche sur le Cancer).  

Se dégradant très lentement, le chlordécone est toujours présent dans les sols et eaux des Antilles françaises, et par voie de conséquence se retrouve dans certains produits alimentaires d’origine végétale et animale. « Les produits végétaux les plus fréquemment contaminés sont les légumes racines (patate douce, chou caraïbe (malanga), dachine (madère), igname, carotte etc…), par la migration directe du chlordécone du sol vers la racine. Certains fruits et légumes appartenant à la famille des cucurbitacées (concombre, melon, pastèque, giraumon, etc…) dont les parties comestibles sont proches de leur racine ou qui sont en contact avec la terre peuvent aussi être contaminés, mais moins fréquemment et à des niveaux plus faibles que les légumes racines. Certains produits animaux, en particulier les produits de la mer et d’eau douce, sont également contaminés », explique le document.