Caraïbes: L’huile de ricin, le nouvel or vert sur lequel la Jamaïque souhaite investir

Caraïbes: L’huile de ricin, le nouvel or vert sur lequel la Jamaïque souhaite investir

Selon une étude de la Jamaica Promotions Corporation (JAMPRO, agence économique  jamaîcaine qui promeut l’investissement dans le secteur privé local et international), le marché de l’huile de ricin pourrait rapporter près de 3,4 milliards de dollars d’ici 2020.

 La Jamaican Black Castor Oil (JBCO) pourrait devenir la nouvelle  richesse de cette île de la Caraïbe reputée pour son reggae et ses athlètes. S’appuyant sur une étude récente, les acteurs de l’industrie de l’huile de ricin ont posé les bases d’une stratégie à long-terme afin de  tirer parti de ce secteur en plein essor. L’objectif du projet est de fournir un approvisionnement constant en huile de ricin sur les marchés à l’échelle locale et internationale. 

 Au niveau mondial, le marché de l’huile de ricin et de ses dérivés est actuellement de 14 millions de tonnes, pour des bénéfices estimés à 2,33 milliards de dollars à l’horizon 2024. Une croissance de ce secteur favorisée par l’augmentation de cette huile dans la fabrication du biodiesel, des lubrifiants, des produits pharmaceutiques et des produits cosmétiques. Et le business de la Jamaican Black Castor Oil à l’international pourrait rapporter environ 3,4 milliards de dollars à l’économie jamaïcaine en 2020.

 

Une productice jamaïcaine d'huile de ricin © Lionel Rookwood

Une productice jamaïcaine d’huile de ricin © Lionel Rookwood

 

 

Objectif: organiser le secteur et protéger l’huile jamaïcaine

 

Depuis le début de l’année 2017, les agriculteurs sont donc encouragés à augmenter la production. Un rôle que s’est assignée l’association de l’industrie du Ricin de la Jamaïque, la Jamaica Castor Industry Association depuis un an. « L’un des principaux problèmes auxquels nous étions confrontés était que les producteurs de ricin ou les producteurs potentiels manquaient d’information. Ils ne savaient pas comment cultiver les graines, ne savaient pas quelle graine  faire pousser, quelles sont les conditions idéales, les rendements, les marchés ou le prix », a déclaré Joel Harris, le président de la Jamaica Castor Industry Association (JCIA) au journal The Jamaica Gleaner . 

« Le défi pour nous maintenant est de nous organiser, faire en sorte que chacun soit au même niveau, diffuser autant d’informations aux principaux acteurs et devenir la voix autorisée sur toutes les choses, en dissiper les mythes et les rumeurs qui cherchent à détruire l’industrie du ricin. Protéger ses origines, son histoire et sa culture et guider la progression de l’industrie du ricin elle-même ». 

 L’association travaille aussi sur une appellation géographique de l’huile de ricin jamaïcain. « Protéger ses origines, son histoire et sa culture et guider la progression de l’industrie du ricin elle-même est impératif car la qualité de l’huile  produite à partir de graines de ricin de la Jamaïque est très élevée, d’où sa popularité sur le marché mondial.D’autres pays comme le Mexique, ou le Brésil entre autres ont «enfreint le droit d’aînesse de la Jamaïque» car ils ont malhonnêtement commercialisé d’autres types d’huiles comme étant le véritable «Huile de ricin noir jamaïcain».

ricin

 

 Origine et utilisation de l’huile de ricin

Originaire d’Afrique tropicale, l’huile de ricin provient de la plante du même nom, le ricin. Si la graine du ricin, elle, ne se consomme pas, l’huile végétale qui en est extraite n’est pas toxique et possède de nombreuses vertus bienfaisantes pour la peau, les cheveux.

L’huile de ricin figure aussi comme additif alimentaire dans le Codex Alimentarius (E1503) ; elle sert aussi à la préparation d’un émulsifiant, l’E476 ou PGPR (polyricinoléate de polyglycérol), utilisé notamment dans l’industrie du chocolat pour fluidifier le chocolat lors de sa production et permettre aux fabricants autorisés à le faire de remplacer  le beurre de cacao par des matières grasses moins chères. 

L’essentiel de l’huile ricin consommée aujourd’hui dans le monde provient d’Inde, où sa production dépend de la mousson ; le Brésil et la Chine en exportent aussi, mais dans une quantité moindre.