« Les collectivités d’outre-mer sont confrontées à des défis propres que le débat sur leur situation financière ne peut pas occulter », a dit mardi la ministre des Outre-mer Annick Girardin, après que la Cour des comptes a rendu récemment un rapport très critique à propos de leur gestion financière.
Annick Girardin venait d’être interpellée lors des questions au gouvernement par le sénateur de Guyane George Patient (LREM), qui a déploré la « violence inédite » de la Cour des comptes « à l’égard des élus d’outre-mer ».
Dans son rapport annuel des finances publiques locales, la Cour des comptes a mis en avant que la situation financière des collectivités de La Réunion, Guadeloupe, Martinique et Guyane était « plus dégradée qu’en métropole » malgré un niveau de recettes supérieur, en raison notamment d’une masse salariale excessive.
« Pourquoi une telle charge, a demandé le sénateur, alors que les collectivités d’outre-mer sont dans une impasse budgétaire structurelle? ». « Est-ce pour masquer les graves manquements que subissent les commune d’Outre-mer au niveau de la péréquation? », a-t-il questionné.
La Cour « est dans son rôle », a répondu Annick Girardin, mais « je veux, comme vous, affirmer que les collectivités d’outre-mer sont confrontées à des défis propres que le débat sur leur situation financière ne peut pas occulter ».
« C’est vrai pour la Guyane où l’explosion démographique et la taille des communes constituent des enjeux majeurs pour lesquels les collectivités sont insuffisamment armées et elle sont seules à connaitre ce type de défi en France », a-t-elle affirmé.
« L’ensemble des territoires d’Outre-mer vivent au quotidien l’éloignement, l’insularité ou l’enclavement et connaissent des taux moyen de pauvreté et de chômage sans équivalent dans l’hexagone », a ajouté la ministre.
Elle a dit que dans le cadre de la Conférence nationale des territoires, elle veillerait « à ce que les particularités de l’Outre-mer soit bien prises en compte ». la ministre a aussi demandé un rapport « sur les structures des charges et des recettes des collectivités ultramarines », qui devrait être rendu « au premier semestre 2018 ». Le sénateur Patient a déclaré que « dans une Guyane pas apaisée depuis les événements de mars-avril », deux sujets étaient « très brûlants »: « l’immigration clandestine, qui se poursuit à un rythme effréné, avec plus de 11.000 demande d’asiles recensées », et le respect des accords de Guyane, « avec l’absence de visibilité dans le document budgétaire et dans le grand plan d’investissement ».
Avec AFP