La disparité des tarifs bancaires entre hexagone et outre-mer s’est atténuée en cinq ans mais, dans les collectivités du Pacifique, un accès à internet généralisé et meilleur marché favoriserait la concurrence bancaire, selon un rapport du Comité consultatif du secteur financier (CCSF) publié mercredi.
Cinq ans après une précédente étude du CCSF préconisant une convergence des tarifs bancaires ultramarins avec ceux de la France hexagonale, l’instance a passé en revue quatorze tarifs bancaires standards, considérés comme les plus courants, dans les départements d’outre-mer (DOM) et les collectivités d’outre-mer (COM) du Pacifique (Nouvelle-Calédonie, Polynésie française et Wallis-et-Futuna).
En 2014 dans les DOM, une majorité de tarifs des services bancaires étaient en moyenne inférieurs ou égaux aux tarifs en vigueur dans l’Hexagone, excepté en Guadeloupe, Martinique et en Guyane où ils demeuraient en majorité supérieurs à ceux de l’Hexagone, rappelle le CCSF. Au 1er avril 2018, la situation avait évolué en faveur d’une convergence généralisée dans les DOM, le CCSF ayant relevé 12 tarifs inférieurs ou égaux à ceux en vigueur en France.
En Guadeloupe, Martinique et Guyane, les tarifs ont majoritairement convergé vers ceux de la France hexagonale, 9 à 11 d’entre eux s’affichant inférieurs ou égaux à ceux-ci, tandis qu’à La Réunion et Mayotte, « la quasi-totalité des tarifs standards a désormais convergé », affirme le CCSF. Dans les COM du Pacifique, où la quasi-totalité des tarifs standards étaient supérieurs à ceux de l’Hexagone, « la situation est nettement plus favorable puisque l’évolution tarifaire montre une réelle convergence », estime le CCSF, avec désormais huit tarifs inférieurs ou égaux aux tarifs hexagonaux sur ces territoires. Néanmoins, « la convergence en cours doit être poursuivie et peut être réalisée, notamment sur les services en ligne », pointe l’instance.
« Si les accès internet étaient effectivement généralisés dans les zones outre-mer et à des tarifs abordables, du même ordre que ceux pratiqués en métropole par exemple, cela permettrait au plus grand nombre d’accéder à des tarifs bancaires nettement plus faibles, d’avoir un accès facilité à ces services sans avoir besoin de se déplacer et enfin, de pouvoir faire jouer la concurrence entre les établissements bancaires ou néo-banques », développe le CCSF.
« Le coût actuel des tarifs télécoms et internet, notamment en zone Pacifique, est un obstacle à ce développement qui serait pourtant une réponse déterminante aux questions soulevées par la tarification bancaire », estime l’organisme dont la mission est de proposer des mesures pour améliorer les relations entre établissements financiers et clients. Le CCSF, composé à parité de représentants d’établissements financiers et de consommateurs, préconise également la promotion de son comparateur public de tarifs bancaires dans les DOM et la création d’un même outil pour les COM du Pacifique qui favoriserait le jeu de la concurrence.
Avec AFP.